La redistribution du vivant en réponse au réchauffement global implique de nouveaux défis pour l’Homme, allant des risques pour la santé (émergence de nouveaux vecteurs de maladies) aux menaces qui pèsent sur l’économie (redistribution des ressources piscicoles par exemple).
« L’Homme dépend du vivant et du bon fonctionnement des écosystèmes pour son alimentation, sa santé, son bien-être, ses activités de production, ses activités récréatives et son enrichissement culturel. Par conséquent, une redistribution globale du vivant aura un impact sur l’ensemble de ces facettes » explique Gretta PECL, professeure associée de l’Institut des études marines et de l’Antarctique (IMAS, Tasmanie) et première auteure de l’étude. « Le déplacement des espèces d’une zone économique à une autre sera également potentiellement source de conflits et de tensions entre pays comme c’est déjà le cas entre l’Écosse, la Norvège et l’Islande pour l’activité de pêcherie, avec la guerre du maquereau qui sévit dans l’Atlantique nord » ajoute Gretta PECL.
« Au-delà de ces impacts directs sur le bien-être humain, la redistribution du vivant agit également de manière indirecte via des boucles de rétroaction qui modifient la dynamique même du réchauffement climatique » explique Jonathan LENOIR, maître de conférences en bio-statistiques à l’Université de Picardie Jules Verne et co-auteur de l’étude. « Par exemple, en Arctique, au même titre que la fonte de la banquise, l’embroussaillement de la toundra et la progression de la forêt boréale sont autant de facteurs qui diminuent l’albédo (pouvoir réfléchissant) du Pôle Nord et accentuent donc le réchauffement par effet de rétroaction positive » ajoute Jonathan LENOIR.
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