Par Marie-Claude Bibeau, Ministre du Développement international et de la Francophonie
Changement climatique, catastrophes naturelles, pauvreté, raréfaction de l’eau, insécurité alimentaire, déplacements de populations, conflits et violences, jamais le monde n’aura été confronté à des défis d’une telle ampleur. Ces problèmes ne disparaîtront pas d’eux-mêmes : ensemble, ils constituent en effet un terreau propice à leur renforcement. C’est pour y faire face que la communauté internationale a adopté les Objectifs de développement durable (ODD), qui ouvrent la voie vers un monde plus inclusif, pacifique et prospère — en bref, un avenir meilleur.
Mais tant que nous laisserons de côté la moitié de la population mondiale, ces objectifs resteront illusoires.
Pour la Banque mondiale et le gouvernement du Canada, il n’y a pas de doute : l’autonomisation des femmes et des adolescentes est l’un des meilleurs leviers pour accélérer le développement économique, réduire la pauvreté et bâtir des sociétés durables partout dans le monde. La rencontre organisée à Ottawa cette semaine a été l’occasion d’aborder tous ces problèmes — et de rappeler notamment que nous serons tous gagnants si l’on permet aux femmes d’exprimer leur potentiel, de décider elles-mêmes de leur avenir et de contribuer pleinement aux destinées de leurs familles, de leurs communautés et de leurs pays.
Le Canada vient d’adopter une politique d’aide internationale féministe, qui affirme que la réalisation des ODD restera lettre morte si les femmes ne sont pas associées aux décisions et n’ont pas un accès égal aux opportunités économiques. Actuellement dans le monde, 100 pays interdisent toujours aux femmes de mener la même carrière que les hommes et ce, alors que les recherches de la Banque mondiale démontrent qu’en mettant fin aux discriminations professionnelles à l’encontre des femmes, ouvrières ou cadres, les entreprises pourraient accroître la productivité par travailleur de 25 à 40 %. Tant que ce type d’inégalités perdurera, l’avenir meilleur projeté par les ODD restera une utopie.
Depuis 1945, le Canada et la Banque mondiale s’emploient ensemble à démanteler les obstacles à l’emploi des femmes et veillent à ce qu’elles puissent posséder et contrôler des biens immobiliers et fonciers. Ce qui exige de traiter aussi des mariages précoces, des violences faites aux femmes, des normes sociales discriminantes et de promouvoir la participation des femmes à la vie politique et leur accès aux services financiers. Alors que seul 10 % des femmes entrepreneurs obtiennent les moyens financiers nécessaires pour développer leur activité, le déficit de financement pour les entreprises féminines est estimé à 300 milliards de dollars.
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Source : Banque Mondiale
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