MAURICE CELEBRE SES 40 ANS ET 16 ANS DE REPUBLIQUE
MAURICE CELEBRE SES 40 ANS D’INDEPENDANCE ET 16 ANS DE REPUBLIQUE
Suite à l’élection générale qui eut lieu en 1967 sur le futur statut de l’île Maurice et ses dépendances notamment Rodrigues, Saint Brandon et Agaléga., Maurice accéda le 12 mars 1968, au statut d’État Indépendant A la fin des négociations constitutionnelles avec Londres en 1967 sur l’indépendance du pays, l’Archipel des Chagos, comprenant Diego Garcia, fut excisé du territoire mauricien afin de faire de la place à la base militaire Américaine sur Diego Garcia. Les habitants de l’archipel furent déportés à l’île Maurice où une majorité vit toujours. Le 12 mars 1992 constitue une autre date importante dans l’histoire politique mauricienne car le pays compléta son processus de décolonisation en accédant au statut de République.
A l’issue de cette élection générale, le pays était coupé en deux sur la question de l’indépendance et l’économie allait mal. Les experts de l’époque notamment un certain Professeur James Meade, Prix Nobel de l’Économie en 1977, prévoyait dans le cadre d’un rapport en 1961 que l’avenir d’une île Maurice indépendante ne serait pas viable pour des raisons économiques, et à cause de sa démographie galopante et la diversité de sa population.
Le succès économique que Maurice a connu dans les années 80 a donné un cinglant démenti aux conclusions du Professeur Meade, surtout que le pays a su maîtriser sa démographie. Dans l’histoire économique de l’État Mauricien, le pays a connu deux booms économiques, un boom sucrier au milieu des années 70 et un boom textile au milieu des années 80. Ces succès économiques étaient assurés par les conventions successifs de Yaoundé, de Lomé et Cotonou liant l’Union Européenne avec les pays Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) dont Maurice est un des signataires. Dans le cadre de ces conventions successives et le Protocole Sucre en particulier assurait un prix garanti pour environ 500,000 tonnes de sucre annuellement tandis que l’Accord Multifibre assurait l’accès hors taxe des produits textiles et de l’habillement au marché européen, Maurice a émergé comme un pays à revenus intermédiaires. Le sucre et le textile avec le tourisme, faisaient partie d’une stratégie de développement orientée vers le marché extérieur. Cette stratégie de développement reposait sur une politique de l’État Providence avec comme pilier : la santé et l’éducation gratuite pour tous. Aujourd’hui, l’éducation, du pré-primaire au tertiaire, et la santé sont toujours accessibles gratuitement aux Mauriciens.
Quarante ans après, l’économie mauricienne n’opère plus dans les mêmes paramètres. L’Accord de Cotonou marque la fin des préférences commerciales non réciproques pour les exportations des produits mauriciens sur le marché européen et la réduction du prix garantie du sucre à compter de 2007 (une réduction de 36% est prévue pour 2009). Avec le processus de la globalisation et son corollaire la libéralisation, les produits mauriciens se trouvent en concurrence directe avec les produits en provenance d’autres pays du sud où le coût de production est moins élevé. Ce qui a conduit le pays à s’engager dans une restructuration économique en profondeur et la transformation de l’industrie sucrière en une industrie cannière notamment à travers le raffinage du sucre, la production du rhum agricole et de l’éthanol, et la production de l’électricité à partir de la bagasse. Cette restructuration se traduit actuellement avec la centralisation et le passage du nombre des sucreries de 11 à 4, la compression et le recyclage de la main d’œuvre agricole, et la conversion des terres marginales. L’autre secteur en restructuration est le textile et l’habillement qui continue de subir les aléas du marché européen et américain. Ce secteur connaît actuellement une intégration verticale par filière c’est à dire du tissage à la confection. Cependant, le secteur est toujours en pleine mutation avec son lot régulier de fermetures d’entreprises. Afin de palier à la restructuration globale de l’économie, le gouvernement a, depuis 2005, mis en place un programme de formation en entreprenariat et l’accès au crédits (Empowerment Programme). Les autres secteurs en expansion sont le Tourisme, le Port Franc, le Sea Food Hub, les Technologies de l’Information et l’Industrie Offshore.
La restructuration économique en cours, et le contexte international n’y va pas sans problèmes. Aujourd’hui, le concept de l’Etat Providence est en train d’être remis en question tandis que la pauvreté et l’exclusion gagnent du terrain. Les défis ne manquent pas. Fort de son acquis d’une démocratie vivante et d’une base économique diversifiée, Maurice est condamné à gérer la réforme de son système éducatif, créer les conditions favorisant l’égalité sociale tout en consolidant le processus démocratique. Ces 40 ans ont surtout donné la preuve qu’il n’y a pas de développement sans démocratie et pas de démocratie sans développement.
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