Une étude internationale à laquelle a participé une équipe du LSCE (CNRS-CEA-UVSQ) révèle que les bilans carbone de la planète doivent prendre en compte les forêts anciennes qui accumulent de grandes quantités de carbone au fil des siècles. Or, les forêts anciennes n'avaient pas été incluses dans le protocole de Kyoto. Ces résultats sont publiés le 11 septembre 2008 dans la revue Nature.
Une équipe internationale comprenant des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) a compilé une nouvelle base de données, à partir des mesures effectuées par les réseaux d'observatoires « CarboEurope » et « AmeriFlux », dans le but d'une évaluation précise de l'hypothèse d'Odum. « Les forêts anciennes peuvent continuer à accumuler du carbone, contrairement à l'hypothèse d'Odum qui prédit un équilibre, explique Philippe Ciais, directeur adjoint du LSCE, l'un des auteurs de l'étude. Plus de 30 % de la surface totale des forêts est constituée de forêts primaires non gérées par l'homme, la moitié étant dans des régions tempérées de l'hémisphère Nord. La base de données établie pour cette étude révèle que ces forêts anciennes séquestrent entre 0,8 et 1,8 milliard de tonnes de carbone par an, et que 15 % de la surface forestière totale jusqu'alors ignorée dans les bilans du carbone est responsable d'au moins 10% de la séquestration totale du carbone. »
Les forêts anciennes accumulent donc de grandes quantités de carbone au fil des siècles, qui pourront cependant être libérées en cas de perturbation accidentelle (feux, insectes, maladies, tempêtes, sécheresses extrêmes...). Conclusion, les bilans carbone doivent prendre en compte ces vieilles forêts.
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