Une nouvelle étude internationale suggère que l'élévation des
températures affecterait les habitats des animaux et des plantes, et que
certains devront aller chercher ailleurs un environnement plus propice.
Cependant, certaines espèces marines n'auront pas de solution. Les
résultats des travaux, publiés dans la revue Science, montrent la
difficulté qu'auront les espèces marines à s'accommoder des changements.
Sous la direction de la Scottish Association for Marine Science du
Scottish Marine Institute au Royaume-Uni, des scientifiques ont comparé
l'évolution des températures de la mer et des terres entre différentes
régions, et de 1960 à 2009. Les données les ont aidés à estimer la
vitesse à laquelle des populations marines ou terrestres seraient
forcées de trouver un autre environnement face au changement des
températures. Ils n'ont pas constaté de différence significative selon
les environnements.
"Lorsque la température augmente, les végétaux et les animaux qui
ont besoin d'un environnement plus frais se déplacent vers d'autres
régions", explique le Dr Mike Burrows de la Scottish Association for
Marine Science. "Les terres se réchauffent environ trois fois plus vite
que les océans, on pourrait donc s'attendre à ce que les espèces se
déplacent tout simplement trois fois plus vite sur la terre ferme, mais
ce n'est pas le cas. S'il fait trop chaud sur les terres pour certaines
espèces, elles peuvent grimper en altitude où il fait généralement plus
frais. C'est impossible pour de nombreuses espèces marines qui vivent
obligatoirement à la surface des mers ou proche de celle-ci. Si la
température augmente, des espèces telles que les poissons pourront aller
plus en profondeur chercher un environnement qui leur convient, mais
d'autres, comme les végétaux marins ou les coraux devront aller bien
plus loin pour trouver un habitat convenable et pourraient être piégées
s'il n'existe pas d'endroits plus frais pour elles."
Le Dr John Bruno de l'université de Caroline du Nord aux États-Unis,
l'un des auteurs de l'article, convient que les espèces marines auront
plus de difficultés à suivre l'évolution du climat: "Le fait de se
retrouver piégé dans un environnement qui se réchauffe peur contrarier
la croissance, la reproduction et la survie d'espèces marines
importantes d'un point de vue économique et écologique comme les
poissons, les coraux et les oiseaux de mer."
Les résultats des travaux éclairent également sur les variations de
température de la surface de l'océan an sein d'une région limitée. Le
mouvement des espèces est également déclenché par cette variation. Par
exemple, les températures marines printanières arrivent environ 5 jours
plus tôt par décennie sur la côte est alors qu'aucun changement n'a été
constaté sur la côté ouest.
"Les zones où les espèces auront à déménager le plus rapidement sont
d'importantes zones de biodiversité comme le triangle corallien de
l'Asie du Sud-est", ajoute le Dr Burrows. "Notre étude pourrait aider
les écologistes à préparer les habitats coralliens au changement et à
les préserver."
Ont participé à cette étude des experts d'Australie, du Canada, du
Danemark, d'Allemagne, d'Espagne, d'Afrique du Sud, du Royaume-Uni et
des États-Unis.
Source : CORDIS
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