Les chercheurs de l'Inra de Bordeaux expérimentent l'effet de différents prédateurs naturels sur les ravageurs de la vigne et étudient l'effet de la température sur ce biocontrôle dans un contexte de changement climatique. Ils montrent que le biocontrôle est favorisé par une élévation de température ainsi que par la présence d'une diversité de prédateurs.
Les systèmes viticoles sont fortement dépendants des produits phytosanitaires. Afin de réduire l'usage de ces produits, les chercheurs développent des méthodes de lutte biologique, qui consistent à stimuler des populations de prédateurs naturels des ravageurs de la vigne.
Ils ont conduit à Bordeaux une expérimentation de terrain à l'aide d'un dispositif de cages étanches. Dans chaque cage, un pied de vigne est mis en présence d'un ravageur : eudémis (Lobesia botrana) ou cicadelle (Empoasca vitis) et de un ou plusieurs de leurs prédateurs naturels : forcicules (perce-oreille), opilions (faucheux) et/ou araignée sauteuse (Salticus scenicus). Grâce à des marqueurs moléculaires spécifiques des ravageurs qu'ils identifient dans l'organisme des prédateurs, les scientifiques peuvent suivre la dynamique de la prédation.
Cette expérience est complétée en laboratoire dans des conditions contrôlées de température, afin d'évaluer l'efficacité du biocontrôle en cas d'élévation de la température, dans le contexte du changement climatique.
Les résultats montrent, d'une part qu'une diversité de prédateurs est plus efficace pour le biocontrôle qu'un prédateur seul et, que, d'autre part, une élévation de température est favorable au biocontrôle.
Une thèse a débuté récemment pour prolonger ce travail : il s'agit d'étudier les dynamiques de prédation à l'échelle du paysage, en fonction de divers paramètres, comme par exemple, la présence de parcelles de vigne conduite en agriculture biologique.
Communiqué de l'inra (619 hits)