Gaël Derive parcourt la France pour éveiller les consciences sur l’urgence de modifier nos modes de vie afin de conserver un climat acceptable sur toute la surface de la planète. Pour lui, la solution est avant tout politique et il faudra des décisions radicales pour ouvrir un futur viable. Il se présente comme un chercheur explorateur. Il est aussi réalisateur de documentaires, conférencier, auteur. Voir son profil.
« Je vous le dis, haut et fort : le dérèglement climatique n’est pas qu’une succession de chiffres, de données, et de rapports. Il influe déjà, dès aujourd’hui, sur les besoins fondamentaux de l’humanité : l’agriculture, l’alimentation, l’eau potable »– extrait de l’appel de Grenoble le 12 mai 2015.
« Mes grands-parents étaient agriculteurs et j’ai passé énormément de temps avec eux au milieu des champs, à la ferme, au milieu des vaches et c’est ce qui m’a formaté sur le milieu agricole, sur le milieu environnemental. Quand on touche du doigt la météo et qu’on est toujours dehors, ça forge une relation à la nature, aux éléments. Plus tard, j’ai choisi de faire des études scientifiques parce que j’étais bon en maths physique et j’ai terminé mes études en faisant une thèse sur la mousson d’Afrique de l’Ouest ».
« Enfant unique issu d’un milieu modeste, j’ai toujours été intéressé par les autres et mes parents m’ont ouvert à cette soif de connaître l’autre, d’échanger, d’aller vers l’autre. Chaque profil, chaque différence c’est quelque chose de fabuleux. C’est encore aujourd’hui ce qui me motive, les autres. A propos de mon engagement écologique, comme Nicolas Hulot, je pense que l’on ne naît pas écologiste, on le devient.
Pour beaucoup de gens aujourd’hui, cela semble inconcevable qu’avec leur petite voiture ils parviennent à modifier le climat de la planète, et pourtant c’est le cas ! »
Gaël constate que nos modes de vies ne changent pas, voitures, avions, habitats, alimentation, sont peu ou pas modifiés pour atteindre la neutralité carbone. Et comme il le précise, entre 1970 et 2000, on est à 1%/an d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre et sur la dernière décennie, on est à 2%/an, donc le changement des comportements n’est pas au rendez-vous. Le constat est assez dur ! Pourtant, Gaël sait que si la prise de conscience écologique est là, nous ne sommes pas passés au stade de l’action. « Il y a plein de projets qui se font et c’est fabuleux, mais c’est encore trop limité, il faut sans doute être plus radical. Il faudra forcer les décideurs à agir car même s’ils ont conscience de l’urgence, leurs fonctionnements décisionnels sont encore basés sur le modèle du 20ème siècle ».
Sans électrochoc, il pense que rien n’est en place pour remplacer nos « way of life » consuméristes qui produisent des pollutions. « Moi le premier, j’ai un bilan carbone catastrophique alors que je suis au courant plus que personne sans doute de ce qui se passe à l’échelle globale, donc ça veut dire que, si on veut faire cette transformation, il va falloir informer, conscientiser la majorité des personnes, mais il va aussi falloir un passage à l’acte très rapide des élu(e)s. Je pense qu’aujourd’hui ça se passe vraiment au niveau étatique ».
Les élu(e)s essaient de ne pas trop perturber la vie des citoyen(ne)s en faisant de toutes petites modifications qui ne bouleversent pas réellement leurs modes de vie alors que le changement climatique demande une révolution pour se véhiculer, s’alimenter, se loger. En fait, les gouvernements ne sont pas prêts à faire cette énorme transition. C’est la théorie des petits pas pour ne pas gêner tous les corps sociaux.
De l’audace politique, c’est ce que Gaël Derive souhaite pour les années qui viennent afin d’éviter de devenir pessimiste face au « chantier » qui est devant nous…
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