La commission pour l'Afrique: le doublement de l'aide
Tony Blair plaide pour le doublement de l’aide
La commission pour l'Afrique, mise en place par le Premier ministre britannique, Tony Blair, a demandé, vendredi, le doublement de l'aide internationale à l'Afrique et insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption, dans un rapport préparatoire au sommet du G8 en juillet.
Dans un long document concluant une année de travail, les 16 commissaires de la commission présidée par M. Blair ont demandé que l'aide annuelle à l'Afrique soit augmentée de 25 milliards de dollars pour être doublée jusqu'à 2010, avec une augmentation supplémentaire par an de 25 milliards par an à partir de 2015. « La pauvreté et la stagnation en Afrique sont la plus grande tragédie de notre temps », écrivent les auteurs du rapport. Pour s'y attaquer, « il faut un grand « push » sur de nombreux fronts à la fois », ajoutent-ils.
Parmi les priorités énoncées par la commission, figurent l'éducation, la santé et notamment la lutte contre le sida, l'amélioration des infrastructures, mais aussi le démantèlement des barrières commerciales « indéfendables » mises en place par les pays riches contre les produits africains, et la lutte contre la corruption. La commission a également réclamé l'annulation de la dette « aussi vite que possible » pour les pays pauvres d'Afrique subsaharienne. Mais, précise la commission, une bonne utilisation de l'aide internationale dépend principalement de deux facteurs, une « meilleure gouvernance » dans les pays africains, et une aide « de meilleure qualité » par les pays donateurs, mieux harmonisée et moins soumise à conditions.
En termes de gouvernance, la commission insiste notamment sur le fait que les gouvernements africains « doivent se débarrasser » de la corruption. « Les pays développés peuvent aider à cela. L'argent et les biens volés aux Africains par des dirigeants corrompus doivent être rapatriés. Les banques étrangères doivent être contraintes par la loi à signaler les comptes douteux », précise également la commission, en dénonçant aussi les entreprises coupables de corruption.
Tony Blair a fait de l'Afrique une des priorités de la présidence britannique du G8 cette année, qui regroupe les pays les plus riches (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, France, Italie, Russie). « Les changements », écrit encore la commission, « ne doivent pas simplement être le fait de pays donateurs, mais aussi des institutions multilatérales, à la fois africaines et internationales ». Celles-ci, écrit-elle, « doivent donner à l'Afrique une voix plus forte dans le processus décisionnel ». Et elle appelle à une « nouvelle forme de partenariat (...) dont l'Afrique doit prendre la tête ». Le rapport de la commission pour l'Afrique devait être présenté vendredi conjointement à Londres, en présence du Premier ministre britannique, Tony Blair, et de son ministre des Finances, Gordon Brown, et à Addis-Abeba. Cette commission avait été créée en février 2002, sur une idée du chanteur Bob Geldof. Elle compte neuf représentants africains, siégeant à titre individuel. Parmi ces derniers figurent le président tanzanien, Benjamin William Mkapa, le gouverneur de la Banque du Botswana, Mme Linah Mohohlo, et Meles Zenawi, Premier ministre d'Ethiopie. Son rapport doit servir de base de travail aux différents pays du G8 avant le sommet prévu du 6 au 8 juillet à Gleneagles, en Ecosse.
Source: Le Soleil
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