L'UNESCO déplore les attaques meurtrières contre les derniers gorilles de la forêt congolaise
Dans communiqué publié le 02 août par son Directeur général, M. Koïchiro Matsuura, l'UNESCO fait part de sa forte préoccupation concernant les attaques perpétrées contre les gorilles de montagne du Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo (RDC), et appelle les autorités congolaises à adopter des mesures urgentes pour faire cesser les tueries. « La recrudescence du nombre de gorilles abattus dans le secteur sud du Parc national des Virunga exige la prise de mesures pour mettre fin à cet engrenage », souligne le communiqué.
Dans la nuit du 22 juillet vraisemblablement, quatre gorilles, un mâle « dos argenté » et trois femelles, appartenant à un groupe implanté dans une zone recevant régulièrement la visite de touristes, ont été abattus. Deux autres membres du groupe, une femelle et son petit, sont portés disparus. Au total, depuis le début de l'année, sept gorilles ont été tués par balles. C'est plus que pendant le conflit des Grands Lacs qui a secoué la région à la fin des années 1990 et au début des années 2000 et qui avait conduit le Comité du patrimoine mondial à inscrire le Parc national des Virunga sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Déclaré comme espèce menacée par l'Union mondiale pour la nature (UICN), le gorille de montagne est l'un des fleurons du Parc national des Virunga. Ce parc, situé au nord-est de la RDC, à la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda, est connu comme le plus ancien parc national africain. Créé en 1928, il a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1979, du fait de la présence d'habitats naturels très importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, notamment certains habitats où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue scientifique ou de la conservation. La disparition de ces gorilles représente non seulement un drame pour la préservation de l'espèce mais aussi la perte d'une importante source de revenus pour les communautés locales.
Afin de mettre fin à ces tueries, l'UNESCO annonce une première initiative : l'envoi, à la demande de l'Institut Congolais pour la Conservation de la nature et dans le cadre du mécanisme de « suivi renforcé » adopté par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 31e session (Christchurch, Nouvelle-Zélande, 23 juin-2 juillet 2007), d'une mission conjointe du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO et de l'UICN.
Cette mission devrait se rendre sur le terrain mi-août. Elle devra s'attacher à faire la lumière sur les raisons de la prise pour cible des populations de gorille de montagne et travailler avec les autorités congolaises compétentes, l'UICN et ses partenaires, sur les mesures à prendre. L'enjeu est de taille : il s'agit d'éviter une catastrophe écologique et économique pour les populations riveraines du site du patrimoine mondial.
Une autre initiative importante, qui concerne l'ensemble des sites du patrimoine mondial de la RDC inscrits à la fois sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril, sera d'organiser à l'automne une réunion avec les autorités de la RDC, des représentants de l'Union Africaine, des organisations sous-régionales compétentes et le Directeur général de l'UICN.
Son principal objectif sera de faire le point sur la manière de traiter efficacement la détérioration de l'état de conservation des biens du patrimoine mondial de la RDC.
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