Ce rapport, qui est publié tous les trois ans, représente l'évaluation des ressources en eau douce de la planète la plus complète à ce jour. Il a été présenté à la presse, à Mexico, en amont du 4e Forum mondial de l'eau. Cette édition, intitulée "L'eau, une responsabilité partagée", met l'accent sur l'importance des modalités de gouvernance dans la gestion des ressources mondiales en eau et dans la lutte contre la pauvreté.
D'après le rapport, les systèmes de gouvernance "déterminent qui peut avoir quelle eau, quand et comment, et décident qui a droit à l'eau et aux services connexes". Ces systèmes ne reposent pas uniquement sur les gouvernements, mais aussi sur les autorités locales, le secteur privé et la société civile. Ils régissent en outre un large éventail de questions étroitement liées à celle de l'eau, comme la santé et la sécurité alimentaire, le développement économique, l'utilisation des sols et la préservation des écosystèmes dont dépendent nos ressources en eau.
Ainsi, ce rapport souligne que :
* Même si l'on ne cesse de réaliser des progrès importants et si "à l'échelle de la planète, les ressources en eau douce sont importantes", le Programme conjoint OMS / UNICEF de surveillance de l'approvisionnement en eau estime que 1,1 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à des ressources suffisantes en eau potable et quelque 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès à un service d'assainissement de base.
* Une eau de mauvaise qualité joue un rôle clé dans les mauvaises conditions de vie et les grands problèmes de santé du monde. Les maladies diarrhéiques et le paludisme ont tué quelque 3,1 millions de personnes dans le monde en 2002.
* La qualité de l'eau est de moins en moins bonne dans la plupart des régions. Les chiffres montrent que le nombre d'espèces d'eau douce est en recul et que les écosystèmes d'eau douce se détériorent rapidement, souvent plus vite que les écosystèmes terrestres et marins.
* Les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses et 90 % d'entre elles sont liées à l'eau.
* La population mondiale aura besoin de 55 % de nourriture en plus en 2030, ce qui se traduira par un recours plus important à l'irrigation, qui représente d'ores et déjà près de 70 % de l'eau douce consommée par les personnes.
* En 2007, la moitié des êtres humains vivaient dans des villes, petites ou grandes. En 2030, la population urbaine comprendra quasiment les deux-tiers de la population mondiale, ce qui entraînera une hausse vertigineuse de la demande en eau dans les zones urbaines.
* Dans les pays en développement, plus de 2 milliards de personnes n'ont pas accès à des formes d'énergie fiables. L'eau est une ressource cruciale en matière de production d'énergie, cette dernière étant à son tour essentielle au développement économique.
La consommation en eau s'est multipliée par six au cours du XXe siècle, alors que la population mondiale ne s'est multipliée que par trois. Notre capacité à satisfaire une demande planétaire toujours croissante, indique le rapport, dépendra d'une bonne gouvernance et d'une bonne gestion des ressources disponibles.
"Une bonne gouvernance est essentielle à la gestion de nos ressources en eau douce qui sont de plus en plus limitées. Elle est en outre indispensable à la lutte contre la pauvreté" a déclaré Koïchiro Matsuura, Directeur général de l'UNESCO. "Il n'existe pas de recette type dans ce domaine complexe et variable. Cependant, nous savons qu'une bonne gouvernance doit reposer sur des institutions adéquates, aux échelles nationale, régionale et locale, sur des cadres juridiques stables et efficaces, et sur des ressources humaines et financières suffisantes".
Le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau est le fruit d'un effort commun déployé par 24 agences* des Nations Unies, en partenariat avec d'autres acteurs impliqués dans la gestion des ressources en eau. Il est produit par le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau des Nations Unies dont le secrétariat est hébergé par l'UNESCO, qui considère les ressources en eau douce comme une grande priorité. Ses 15 chapitres, élaborés par les différentes instances participantes, présentent une analyse approfondie de la situation dans toutes les régions du monde, ainsi que les statistiques, cartes et graphiques les plus récents. Le rapport comporte en outre 17 études de cas et de nombreux exemples de bonnes et de mauvaises pratiques en matière de gouvernance dans le domaine de l'eau.
Il reste à regretter la faiblesse de la mention de l'indispensable intégration du genre dans ce domaine majeur du développement.
Contact : Sue Williams, Section des relations avec la presse, UNESCO
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