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Les poids lourds français de l'économie écologique


A la tribune des Nations Unies, la France a récemment défendu la croissance " propre " et a confirmé sa volonté de réduire ses émissions des gaz à effet de serre.

Conscientes des dangers de l'aggravation de la pollution, la France et l'Europe sont à la recherche d'un modèle de développement plus " propre ", fondé sur un modèle d'économie écologique. Un enjeu qui passe nécessairement par la formation de techniciens et d'ingénieurs qualifiés, et un effort accru de R&D de la part des entreprises qui développent les "greentech".

L'occasion, ici, de connaître un peu mieux ces nouveaux pourvoyeurs d'emplois verts, encore méconnus. Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l'Agence Européenne pour l'Environnement, a tiré la sonnette d'alarme en faisant savoir que l'évolution vers une société à faible émission de carbone "ne se fait pas assez rapidement pour assurer l'avenir de notre environnement". Pourtant on constate que les attitudes du public occidental changent, tandis que les décideurs politiques prônent de nouveaux modèles de développement.

"Trois Français sur quatre croient à l'avenir des métiers liés à l'environnement et aux économies d'énergie" : c'est ce qu'indique une enquête réalisée par Opinion Way. Un espoir corroboré par la politique des gouvernements occidentaux qui cherchent à augmenter la part de l'énergie renouvelable et ainsi réduire leur facture énergétique. Ainsi depuis des années, des entreprises investissent massivement dans les nouvelles technologies vertes et misent sur une dynamique de croissance propre.

Degrémont : spécialiste du dessalement Cette entreprise française est devenue une référence mondiale dans le développement des technologies propres. Avec un chiffre d'affaires de plus de 1 milliard d'euros et 4 400 employés, Degrémont opère aujourd'hui dans 70 pays. Elle est surtout spécialisée dans le traitement des eaux usées et dans le dessalement. Degrémont a été le premier à développer la technologie de dessalement par osmose inverse dès les années 1960. Aujourd'hui, la société fabrique et installe des usines de dessalement, élaborant des solutions durables pour favoriser la récupération d'énergie et la mise en oeuvre des procédés permettant la protection de la faune et la flore marines. Aujourd'hui, plus de dix millions d'habitants consomment une eau dessalée par quelques 250 usines construites par Degrémont à travers le monde. Parmi les projets phares figurent les usines installées à Perth en Australie, à El Atabal en Espagne et à Fujairah aux Emirats Arabes Unis. Depuis 70 ans l'entreprise n'a cessé d'innover pour mettre en oeuvre des technologies toujours plus efficaces. Degrémont s'est par ailleurs fixé un objectif social : accompagner les collectivités et les industriels en matière de protection de la ressource en eau, de préservation de la biodiversité ou de lutte contre le changement climatique.

CNIM : un leader mondial de la valorisation écologique des déchets Le groupe CNIM, fort de ses 3000 collaborateurs (dont 1200 ingénieurs) répartis dans 15 pays, excelle dans les systèmes industriels, l'énergie et l'environnement. Il a acquis une forte notoriété dans l'ingénierie environnementale grâce au développement de solutions avant-gardistes en matière de réduction de notre empreinte écologique, à travers une solution de traitement propre des déchets. CNIM est d'ailleurs devenu le leader européen dans la vente clés en main de centres de valorisation énergétique des déchets, qu'il construit partout hors de nos frontières. En-dehors de l'Europe, son expertise a été sollicitée dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, marchés sur lesquels CNIM est capable de rivaliser avec les géants du secteur. Parmi les spécialités du groupe en ce domaine, on remarquera plus particulièrement la mise en place d'installations intégrant le tri et le recyclage et la production de compost à partir des déchets, ou les méthodes MBT pour la réduction quantitative des volumes résiduels. C'est cette expertise qui vaut aujourd'hui à CNIM d'avoir été retenu par les plus grandes villes françaises pour la valorisation de leurs déchets, tout comme par de grandes métropoles à l'international: Londres, Bruxelles, Turin ou Moscou, par exemple. Dernièrement, en France, CNIM a aussi reçu l'ordre de service pour la construction de l'usine de valorisation énergétique des déchets de Flamoval. Ce centre d' 'une capacité de 92 500 t/an sera une référence européenne en termes de performances énergétiques et environnementales. L'une des raisons de ce succès réside probablement dans la couverture de la chaîne de valorisation que propose CNIM à ses clients: le groupe a su en effet développer des solutions d'épuration des fumées (notamment produites par la valorisation des déchets) à travers sa branche LAB. Le dispositif technique mis en oeuvre par CNIM permet ainsi d'éliminer les polluants présents dans les gaz de combustion tels que les poussières, les métaux lourds et les gaz acides ,les oxydes d'azote, les dioxines et les furanes", explique le groupe.

Corelec : hautes technologies pour eaux usées Corelec Equipements est un autre exemple d'une reconversion réussie de spécialisation industrielle. Cette société française (chiffre d'affaires de 15 millions d'euros pour une centaine d'employés) était initialement spécialisée dans le traitement de surfaces dans l'industrie métallurgique. Cependant, avec le déclin du secteur, en 1990, l'entreprise ouvre le département " Environnement ", en proposant des solutions de traitement de l'eau et des effluents (liquides, vapeurs, gaz). L'investissement massif dans la recherche et le développement pendant ces 15 dernières années a porté ses fruits. Corelec est parmi les leaders du marché du traitement des eaux usées fondé sur les technologies membranaires (microfiltration, ultrafiltration, osmose inverse). Parmi les projets de Corelec sollicités en France et à l'international: la "station zéro rejet liquide" sur site avec un recyclage intégral des effluents traités. Corelec a déjà exporté son savoir-faire dans une vingtaine de pays dont la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Chine, la Russie et le Canada. Visiblement, le label français " technologies propres " est populaire à l'étranger, car en mai 2011, la société a également installé une station de neutralisation de rejets industriels à Oran en Algérie. La mise en oeuvre de la politique de développement durable sollicite les compétences et le savoir-faire spécifiques dont disposent les entreprises qui n'ont pas hésité à investir précocement et massivement dans ces marchés. Le "capitalisme vert" deviendra-t-il un modèle de croissance " propre ", vecteur de création d'emplois? A en croire les exemples précités, sûrement!

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