Le rapport établi à l'issue d'un atelier international convoqué conjointement à Genazzano, en Italie, par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la CITES en vue d'" Examiner l'application et l'efficacité des mesures règlementaires internationales pour la conservation et l'utilisation durable des élasmobranches " a été publié par la FAO.

Des spécialistes de différents secteurs et disciplines en provenance de diverses régions géographiques ont participé à l'atelier à titre personnel, en leur qualité d'experts.

Parmi les principales conclusions auxquelles ils sont parvenus figurent les suivantes :

    la coopération des Etats au niveau international est très importante pour les espèces (ou le cheptel) ayant une vaste aire de répartition géographique afin de garantir que les mesures de gestion nécessaires sont mises en oeuvre sur une aire de répartition suffisamment grande, à défaut de quoi les mesures prises par un ou quelques Etats pourraient ne pas avoir l'effet escompté sur la situation de l'espèce ou du cheptel concerné ;

    toute mesure règlementaire touchant des groupes de la société civile dont les intérêts sont divergents suscitera une réaction mitigée ;

    l'évaluation scientifique et la collecte des données sont des éléments importants pour garantir la fiabilité des systèmes de gestion des requins aux niveaux national et international, tout comme le sont les outils d'identification des espèces ainsi que la formation adéquate des personnes chargées de collecter les données et d'effectuer les inspections ;

    si tous les efforts pour améliorer l'évaluation scientifique devraient être déployés, il convient néanmoins de réfléchir, en matière de pêcheries, à la mise en oeuvre de stratégies de gestion capables d'adaptation et orientées vers la prévention ainsi que d'une approche des pêcheries fondée sur l'écosystème ;

    les informations issues de sources indépendantes du secteur de la pêche (c'est-à-dire d'études scientifiques) sont très importantes pour l'évaluation scientifique des stocks et les conseils en matière de gestion qui en découlent ; toutefois, ce sont des activités très onéreuses, dont le coût pourrait s'avérer trop lourd dans le contexte économique des pays en développement ne bénéficiant ni de l'assistance ni de la coopération internationales ; et

    l'inscription des requins sur l'une des annexes de la CITES ne peut, à elle seule, assurer efficacement leur conservation sans un plan de gestion des pêcheries adapté, c'est pourquoi le recours à la CITES pour règlementer le commerce international des requins devrait être considéré comme une mesure complémentaire plutôt que comme une alternative à la gestion des pêcheries traditionnelles ; toutefois, dans les circonstances appropriées, des mesures relatives au commerce international peuvent - à condition d'être appliquées correctement - jouer un précieux rôle de soutien pour contribuer à garantir des pêcheries durables et constituer une incitation à la création ou à l'amélioration d'un plan de gestion des pêcheries pour l'espèce concernée.

" Cet atelier, qui rassemblait une gamme étendue et variée de parties prenantes, a été très utile ", a déclaré John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES.  " Il montre comment la CITES et la FAO coopèrent, dans le cadre de leurs mandats respectifs, pour aborder les grands défis auxquels elles sont confrontées en matière de gestion durable des requins et des raies dans le monde ", a-t-il ajouté.