Sao Tomé-et-Príncipe, situé à environ 250 km au large du Gabon, est le deuxième plus petit pays d'Afrique. Ses 187 500 habitants, principalement des pêcheurs et des agriculteurs, sont de plus en plus menacés par le changement climatique.
La multiplication des tempêtes soudaines, le brouillard de plus en plus dense et les vents violents rendent la pêche en mer extrêmement risquée pour les pêcheurs de Sao Tomé et Principe, qui naviguent traditionnellement à vue à bord de petites embarcations à voile. C’est pour cette raison que leur taux de mortalité est trois fois supérieur à la moyenne mondiale.
D’autre part, des perturbations météorologiques qui frappent sans prévenir telles que pluies torrentielles et inondations exposent les populations rurales du littoral.
« J'étais chez moi lorsque les trombes d'eau sont arrivées. J'avais 200 kilos de café en séchage et un peu d'argent, mais je n’ai rien pu faire pour les sauver. Ma femme et moi avons quitté la maison à la nage, » raconte un pêcheur du village de Santa Catarina qui a tout perdu lors d'une tempête.
Après sa séparation avec le Portugal en 1975, Sao Tomé a perdu beaucoup de ses météorologues qualifiés, à l'exception de quelques agents. En 2012, le pays ne comptait que sept stations météo automatisées opérationnelles. Certaines avaient été vandalisées et d'autres étaient dépourvues de liaison directe pour transmettre les données, qu'il fallait récupérer manuellement d’une station à l’autre. Sans prévisions météo fiables, les habitants du littoral ou les pêcheurs en mer prenaient à chaque fois le risque d’être pris au dépourvu.
En partenariat avec le ministère des Travaux publics et l'Institut national de météorologie, le PNUD a initié un projet financé par le Fonds pour les pays les moins avancés, destiné à générer des systèmes d'alerte précoce plus fiables face à la détérioration croissante des conditions météorologiques.
Situé dans 5 sites pilotes au sein des localités côtières les plus vulnérables, le projet apporte formation, équipement et assistance technique afin de renforcer les capacités d'alerte rapide du pays. Il est prévu d'outiller le personnel pour réparer et entretenir le matériel, interpréter les données et installer ou réhabiliter plus de 50 stations de surveillance.
Pour Joao Vicente, Directeur de l'Institut national de météorologie, « ce projet compte beaucoup pour notre institution. Désormais, nous serons en mesure de collecter les données hydrométéorologiques, de les analyser et d’émettre des alertes rapides pour sauver des vies et apporter une réponse efficace aux catastrophes naturelles. »
L'objectif est de diffuser une information météorologique et climatique sur mesure, avec cotes d'alerte par couleurs, conseils, surveillances et alertes aux risques d'inondation, de sécheresse, de mauvais temps et de stress agricole. Par exemple, grâce aux radios communautaires, les pêcheurs en mer pourront recevoir des alertes météo en temps réel sur leur équipement radio.
« Un jour de tempête, ma femme a insisté pour que je reste à la maison. J'ai appelé le service de prévisions météo, qui a confimé ses inquiétudes. Dieu merci, je n'étais pas très loin et j'ai pu rentrer rapidement, » se rappelle un pêcheur du village de Pantufo, sur la côte ouest de l'île.
À terme, cette information pourra être combinée aux données socio-économiques et environnementales en vue d'améliorer les processus décisionnels.
Dans les années à venir, le PNUD envisage de collaborer avec le gouvernement de Sao Tomé pour intégrer ces informations météorologiques et climatiques aux politiques nationales ainsi qu’à la planification de l'aménagement des terres agricoles et à la préparation aux catastrophes.
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