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Vient de paraître : Agriculture et gaz à effet de serre - Dix actions pour réduire les émissions


Cette étude devrait contribuer à faciliter la conception ou la réorientation de politiques publiques destinées à réduire les émissions dans le secteur agricole. Sa restitution publique a lieu le 2 juillet 2013.

L’agriculture peut participer à l’amélioration du bilan net des émissions de GES sur quatre plans :

  • la réduction des émissions de protoxyde d'azote  (N2O, puissant gaz à effet de serre produit par la transformation des engrais ou des déjections animales dans les sols cultivés) et de méthane (CH4, gaz à effet de serre provenant notamment des élevages) ;
  • le stockage de carbone dans les sols et dans la biomasse ;
  • l'économie et la production d’énergie à partir de biomasse (agrocarburants, biogaz qui réduisent les émissions en se substituant aux énergies fossiles) ;
  • la production de matériaux à partir de la biomasse.

Le cahier des charges de l’étude précisait que les actions éligibles devaient être basées sur des pratiques agricoles relevant d’une décision de l’agriculteur, induire une atténuation se situant au moins en partie sur l’exploitation agricole, ne pas remettre en cause le système de production de manière importante ni réduire le niveau de production de plus de 10 %. Pour chacune des actions retenues, ont été évalués le potentiel d’atténuation des émissions de GES et les coûts/gains pour l'agriculteur qui met en œuvre l'action.

Les dix actions examinées portent sur la gestion de l'azote (fertilisation azotée, légumineuses), des pratiques susceptibles de favoriser le stockage de carbone dans les sols et la biomasse (non-labour, agroforesterie, cultures intermédiaires et intercalaires, gestion des prairies), l'alimentation animale (rations réduisant les rejets azotés ou la production de méthane) et enfin la production et la consommation d'énergie sur l'exploitation (méthanisation, économies d'énergie fossile).

Ce travail a mis en évidence un potentiel important : l’ensemble des actions analysées conduirait à l’horizon 2030 à une atténuation annuelle cumulée représentant 32 millions de tonnes de CO2 équivalent, selon la méthodologie utilisée par les experts. Toutefois, seule une partie de cette atténuation serait reflétée dans l’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre. En effet, l’inventaire national 2010 ne permet pas de rendre compte de l’atténuation liée à certaines actions (par exemple aux émissions de méthane par les bovins à la suite de modifications des rations alimentaires, ou au stockage de carbone lié au non-labour ou à l’agroforesterie).

L'étude a été conduite par un groupe de vingt-deux experts scientifiques de divers organismes publics de recherche ou d’enseignement supérieur, dont deux chercheurs étrangers. Couvrant une large palette de disciplines, les experts étaient chargés, dans leur domaine de compétences, de l'analyse de la bibliographie scientifique internationale sur les mécanismes en jeu et les atténuations d'émissions obtenues, ainsi que de la réalisation des estimations quantitatives.

Editions Quae, collection « Matière à débattre et décider » - 2015, 200 p., 32 €

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