Greenpeace publie un rapport intitulé « Santé : les pesticides sèment le trouble » qui compile les données scientifiques existantes (1) sur l’impact sanitaire des pesticides dont certains sont actuellement autorisés en Europe. Les conclusions en sont claires : personne n’échappe à l’exposition aux pesticides, mais les agriculteurs et leurs familles font partie des populations les plus exposées à des risques de pathologies graves.
Pour Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture à Greenpeace France, « il est honteux que ceux qui nous nourrissent souffrent autant de l’usage intensif des pesticides. Cessons de nier l’évidence : les pesticides intoxiquent les humains ; et nous pouvons produire notre nourriture sans y recourir. Nous devons désintoxiquer notre modèle agricole ! Mais pour cela, il faut donner les moyens aux agriculteurs de mettre en place des alternatives. »
Greenpeace demande au gouvernement français et à l’Union européenne de :
La publication de ce rapport intervient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé il y a peu de temps de ranger le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde, dans la catégorie des « cancérogènes probables » pour l’être humain. Ce produit est répandu dans les champs du monde entier depuis des dizaines d’années.
Personne n’échappe à l’exposition aux pesticides
D’après ce rapport, des substances toxiques sont présentes dans la nourriture que nous mangeons (lorsque celle-ci est issue de l’agriculture conventionnelle), l’eau que nous buvons et l’air que nous respirons, en particulier pour les personnes qui vivent à proximité de zones agricoles ou urbaines où il y a des épandages. Dans le cas des travailleurs agricoles, l’exposition aux pesticides se fait directement sur leur lieu de travail lorsqu’ils appliquent les pesticides.
Nous ne sommes pas égaux face à ces risques
Du fait de leur exposition directe, les agriculteurs, mais aussi leurs familles, sont davantage concernés par les dangers des pesticides que le reste de la population. Le rapport montre que c’est le cas également des femmes enceintes ou celles qui allaitent. Car si elles sont exposées aux pesticides, leurs enfants sont également susceptibles d’y être exposés, alors qu’ils y sont particulièrement vulnérables.
Une longue liste de pathologies
De nombreux éléments scientifiques montrent que l’exposition à certains pesticides représente un facteur de risque supplémentaire non négligeable de contracter différentes formes de cancers, des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson et celle d’Alzheimer, et de développer des malformations congénitales. Il existe également un solide faisceau de preuves selon lesquelles l’exposition aux pesticides serait associée à l’affaiblissement du système immunitaire et à des déséquilibres hormonaux.
Les chiffres sont éloquents : quand une population est très exposée à certains pesticides, certaines maladies apparaissent davantage que dans le reste de la population. Cette réalité statistique ne peut être ignorée.
(1) : la crédibilité d’une étude scientifique se fonde sur la publication de ses résultats dans certaines revues de référence dotées d’un comité de lecture. Cette instance garantit que seuls sont publiés des résultats rigoureux. Pour rédiger ce rapport, les scientifiques de Greenpeace se sont appuyés sur plus de 150 articles parus dans de telles revues et dont la liste figure à la fin du rapport
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