Le Burkina Faso s’est lancé en 2007 dans la production d’huile de pourghère, un biocarburant qui peut remplacer le gazole en milieu rural. Produit, transformé et consommé sur un même territoire rural, ce biocarburant a la capacité de s’intégrer dans les modes de vie des populations, stimule la demande énergétique, mais modifie aussi l’opinion des populations à son égard. Ce sont les résultats d’une enquête de terrain menée par une équipe du Cirad pour comprendre comment la proximité de l’offre influe sur la demande, et comment cette demande se construit et s’exprime.
Certaines huiles végétales, comme celle issue de la plante pourghère, Jatropha curcas, peuvent remplacer le gazole, souvent coûteux ou peu disponible en milieu rural. Si de nombreuses études s’intéressent aux aspects techniques ou économiques de leur utilisation, peu de travaux examinent en détail comment ces sources d’énergie s’intègrent dans les modes de vie des populations.
On sait que l’origine géographique et l’équité influencent la demande de produits agricoles et que la proximité de l’offre a un rôle déterminant dans l’adoption des innovations et le développement local. Les circuits de proximité sont considérés comme plus efficaces et moins risqués pour lutter contre la pauvreté rurale que les filières d’exportation régionale ou internationale. On sait aussi que les approches fondées sur l’offre ne peuvent à elles seules expliquer les choix des consommateurs et la demande d’énergie. L’adéquation entre offre et demande est pourtant un critère essentiel d’efficacité et de pérennité des projets d’accès collectif à l’énergie.
Les chercheurs du Cirad et leurs partenaires se sont intéressés à la relation entre la demande en agrocarburant de remplacement et la proximité de l’offre. En d’autres termes, ils se sont demandé si l’existence de circuits courts d’approvisionnement pouvait stimuler la demande, et dans quelle mesure cette demande était affectée par des facteurs subjectifs, comme les croyances individuelles...
Communiqué du CIRAD (804 hits)