Lancée par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, en septembre 2012, l’initiative SE4ALL (Sustainable energy for all) s’est fixée pour objectif d’ici 2030 de fournir un accès à l'énergie pour tous, de doubler l’efficacité énergétique ainsi que de doubler la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial pour la porter à 30%. La plateforme africaine de SE4ALL est hébergée par la Banque africaine de développement. Son coordinateur, Daniel-Alexander Schroth, fait le bilan des actions déjà menées et définit ses prochains objectifs, notamment dans la perspective de COP 21.
Energies Africaines : Quel est le bilan de la plateforme africaine de SE4ALL depuis son lancement en 2013 ?
Daniel-Alexander Schroth : Aujourd’hui, la plupart des 43 pays africains adhérents à l’initiative ont déjà effectué une évaluation de leur situation énergétique par rapport aux trois objectifs de SE4ALL : assurer un accès universel à des services énergétiques modernes, doubler le taux global d’amélioration de l’efficacité énergétique, ainsi que de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Plus d’une vingtaine d’entre eux développent actuellement leur programme d’actions énergétiques national, via l’élaboration d’agendas d’actions SE4ALL et de prospectus d’investissement. Ces agendas d’actions constituent une feuille de route énergétique pour les pays et mettent les préoccupations d’énergie durable au cœur des stratégies énergétiques des pays. De plus, à travers le nouveau Centre pilote des technologies et financements climatiques en Afrique, financé par le Fonds pour l’environnement mondial, la plateforme africaine SE4ALL pilote et finance directement l’élaboration des agendas d’actions du Kenya, de la Tanzanie, du Ghana et du Rwanda, en cours de finalisation. En 2015, le Centre financera également le processus pour la République démocratique du Congo, l’Angola, le Zimbabwe, le Malawi et la Zambie.
Ces agendas d’actions nationaux seront mis en place cette année et se transformeront en projets concrets sur le terrain avec l’aide des prospectus d’investissement et des différents outils à disposition de la plateforme africaine, comme le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (appelé SEFA), et des outils des partenaires. Le premier bilan est donc positif, avec un nombre important de pays africains adhérents et qui se sont approprié l’initiative. Le défi pour cette année est d’aider les pays à trouver les financements nécessaires pour la réalisation de leurs feuilles de route énergétiques.
EA : Quelle est à ce jour la capacité financière du Fonds des énergies durables pour l’Afrique ?
DAS : Le Fonds des énergies durables pour l’Afrique est un fonds fiduciaire multi-bailleurs administré par la Banque africaine de développement (BAD) et entériné grâce à un engagement de 60 millions de dollars des gouvernements danois et américain. SEFA appuie des projets d’énergies renouvelables de petite et moyenne taille et d’efficacité énergétique en Afrique. Le fonds est conçu pour opérer par le biais de trois guichets de financement : préparation de projets, prise de participations et appui à la mise en place d’un environnement propice aux investissements. SEFA est opérationnel depuis janvier 2012 et a approuvé depuis une quinzaine de projets pour un montant total de 11,4 millions de dollars. Fin 2014, le gouvernement britannique a également rejoint le fonds en s’engageant sur un montant d’environ 15 millions de dollars pour promouvoir les mini-réseaux d’énergies renouvelables en Afrique en collaboration avec la plateforme.
EA : Depuis sa création en 2011, quels ont été ses investissements les plus marquants ?
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Source: Agence Ecofin
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