Des chercheurs de l’Inra ont développé une modélisation réaliste de l'interaction vent-arbre à l'échelle d’une forêt, prenant en compte la déflection et la rupture des arbres, ainsi que les modifications locales du champ de vent induites par la disparition des arbres qui tombent. Appliquées à une forêt adulte de pins maritimes typique de la région des Landes de Gascogne, les simulations montrent que la propagation des dégâts comporte deux étapes. Tout d'abord, les dégâts initiaux sont produits par l'impact de fortes rafales de vent descendantes, pénétrant dans le couvert. Les arbres se brisent préférentiellement à la fin du passage de ces rafales critiques, au moment où leur mouvement décélère. La deuxième étape commence une fois que les zones endommagées on atteint une taille d’environ cinq fois la hauteur moyenne des arbres dans la direction du vent dominant et une fois la hauteur des arbres dans la direction transversale. Dans les zones endommagées le vent accélère, induisant une charge moyenne suffisante sur les arbres situés en bordure des zones endommagées pour les briser. A partir de cette seconde étape, les dégâts augmentent fortement, indépendamment de l'état de mouvement des arbres et du type de rafale de vent. Dans certains cas peuvent ainsi être générés ces « couloirs de vent » parfois observés dans les forêts après le passage d’une tempête (voir figure). En raison de la nature aléatoire des rafales critiques lors de la première étape des dégâts, les simulations montrent aussi que dans des conditions semblables de tempêtes le niveau de dégât peut changer de manière significative entre deux forêts similaires.
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