Á l’occasion de la conférence « Á l’ombre des crises anciennes » sur le Pavillon France dans les Espaces génération climat du Bourget, Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle, a retracé l’histoire de la biodiversité pour mieux comprendre comment la crise qui démarre aujourd’hui est différente.
« Aujourd’hui, peu d’espèces ont totalement disparu mais les écosystèmes connaissent des dégradations. Le rythme auquel les changements s’opèrent est tellement rapide que nous pourrions en subir les conséquences plus vite que nous le pensions » indique Bruno David.
La biosphère a déjà connu cinq crisesDans l’histoire de la vie sur terre, cinq crises ont modifié en profondeur la biodiversité de notre planète. L’une des plus connues est celle qui a provoqué la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années. La biosphère, ensemble des êtres vivants et de leur milieu sur la Terre, a toujours survécu aux crises qu’elle a traversées. « Une crise, ce n’est pas une hécatombe » insiste Bruno David. « C’est long, complexe, en plusieurs phases ». Qui dit crise dit qu’il y a de moins en moins de vivant et que le taux de reproduction des espèces d’une génération à une autre diminue. Une crise, c’est une modification de la biosphère, des paysages, un renouvellement des faunes et des flores et un changement de l’écosystème.
Aujourd’hui, la situation est différenteLes précédentes crises n’ont pas été instantanées et les périodes de transition étaient lentes. Ce qui est inquiétant aujourd’hui, c’est la vitesse du changement. « On est au minimum sur le rythme des plus grandes extinctions que la biosphère ait connu ». On estime que l’extinction d’une espèce prend entre 10 et 100 ans alors qu’il faut entre 10 000 et 100 000 ans pour la formation d’une nouvelle espèce…
Pour la première fois aussi, c’est une espèce qui est en cause, l’homme. « Il n’y a pas que le changement climatique qui impacte la biodiversité. Les changements d’usage de la planète ont aussi des conséquences lourdes. Nous sommes au tout début de la crise. Nous avons une conscience, il est encore temps d’agir ».
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