Par Laure Cailloce
En 2014, l’homme a émis la bagatelle de 36 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Une quantité encore jamais atteinte et qu’il s’agit de réduire drastiquement si l’on veut limiter la hausse de la température terrestre à 1,5 °C d’ici à la fin du siècle, comme s’y sont engagés les pays présents à la COP21. Si la principale solution reste et restera la réduction à la source des émissions de gaz à effet de serre, d’autres pistes sont aujourd’hui à l’étude pour « nettoyer » l’atmosphère de son excès de CO2. L’enfouissement en est une… Mais la solution la plus sérieusement étudiée par les chercheurs est bien plus audacieuse, puisqu’il s’agit rien moins que de considérer le CO2 de l’atmosphère comme une ressource nouvelle. En clair : l’utiliser comme une matière première !
Et bien sûr, d’utiliser pour cela le CO2 « atmosphérique ». Soit en développant des systèmes de capture du CO2 dans l’air ambiant, comme s'y emploie notamment Klaus Lakner, un chercheur de l'université d'Arizona, avec son "arbre" à CO2 - un appareil d'usage individuel qui ne pourra pas être déployé à grande échelle avant deux ou trois décennies... Soit, de façon plus réaliste, en le capturant à la sortie des cheminées d’usine où il est le plus concentré. « Des procédés très efficaces de capture en sortie d’usine existent déjà, indique François Guyot, chercheur à l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie. Leur principe ? Dissoudre le CO2 au pH acide dans des bains basiques placés juste au niveau de ces cheminées. »...
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