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Inondations repétées à Ouagadougou: le signe indien sera-t-il vaincu enfin?


 

La saison des pluies est maintenant bien installée. Si l'on peut se satisfaire de la répartition spatio-temporelle des pluies et qui est bénéfique aux agriculteurs, il n'en est pas de même pour une grande partie des citadins qui, eux sont anxieux à chaque fois que le ciel menace. La cause est toute simple, Ouagadougou a, depuis quelques années des difficultés d'évacuation des eaux de pluies qui occasionnent à chaque saison des inondations.

Cette année encore, outre la région du Centre qui vient d'enregistrer quatre (04) morts et plus de 2000 ménages sinistrés, plusieurs autres régions ont les pieds dans l'eau. Dans la région du Sahel, en plus des centaines de sinistrés, on enregistre des pertes de bétails. Une situation difficile qui vient s’ajouter aux difficultés quotidiennes de ces populations.

Pour ce qui est de la ville de Ouagadougou, les causes des inondations sont connues. Il s'agit d'abord de l'incivisme des populations qui trouvent un malin plaisir à faire des caniveaux leur dépotoir d'ordure. Ensuite on a les acteurs du secteur informel dont les installations de fortune (hangars, kiosques...) obstruent les fossés que la mairie n'arrive pas à curer.

 

Et pourtant, les spécialistes annoncent de grosses pluies les jours à venir, synonyme d’alerte aux populations sur des situations difficiles à prévoir. Ce qui implique que chaque individu, chaque famille, prennent les dispositions pour minimiser les risques de toutes natures.

Il faut saluer l'action du gouvernement qui a pris, en conseil des ministres, des mesures d’urgence avec la mise en place d’une cellule de veille dirigée par le Premier ministre après l'inondation du 20 juillet. Mais il devrait aller plus loin en matérialisant davantage la restauration de l'autorité de l'Etat.

‘’C’est une situation qui est évidemment difficile, que le pays vit quasiment à chaque fois qu’il y a d’abondantes pluies. Ce qui pose d’une part, les responsabilités au niveau du gouvernement qui doit faire en sorte à assurer dans les villes et dans les provinces, des caniveaux qui permettent de conduire les eaux. Il y a, d’autre part, des responsabilités individuelles et collectives sur la manière dont nous jetons les déchets dans les caniveaux et dans la manière également où certaines constructions sont faites dans des zones non indiquées’’ a martelé le président du Faso.

Ici le discours ne suffit plus, il faut mettre fin à la défiance de l'Etat. Les petits commerçants refusent de déguerpir sans indemnisations ; les populations installées dans les zones inondables aussi refusent de rejoindre les sites identifiés pour eux. Pire, certains ont même vendu leur parcelle pour rejoindre l'ancien site déclaré inhabitable et tout le monde les regarde.

 

Il faut saluer quand même l'action du nouveau maire qui vient de lancer une campagne de curetage de tous les caniveaux de la ville. Il donné lui-même l'exemple lors du lancement de l'opération en sautant dans un caniveau pour inviter toute la jeunesse à emboîter son pas. Si tout le monde coopère à cette action, on pourrait éviter à Ouagadougou un autre 1er septembre, c'est-à dire une catastrophe par les eaux.

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