Le numéro 101 de la lettre NAPA nous parle de communautés locales et d'adaptation aux changements climatiques dans et autour des AP, ainsi que de quelques techniques d'animation utiles pour engager le dialogue entre tous les acteurs... qques nouvelles de la Liste Rouge.
Le numéro 101 de la lettre NAPA
Edito : Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
Peut-onréparerl’irréparable?
La NAPA se fait souvent l’écho de mauvaises nouvelles, d’une nature qui se dissipe petit à petit, d’habitats ou d’espèces qui disparaissent à jamais. C’est la triste actualité de l’Afrique, prise entre une population humaine qui croît, ses besoins qui grandissent encore plus vite et des boulever- sements globaux qui précipitent tout le monde dans le chaos, le changement climatique n’étant qu’un parmi d’autres.
Il arrive qu’on s’essaie au cheminement inverse. Une expérience intéressante est en cours en Afrique du Sud où l’on tente de recréer la sous- espèce éteinte d’un zèbre local. Certes, cela reste anecdotique, mais il y a fort à parier que ce type d’initiative se multipliera au fur et à mesure des progrès de la science.
Le Couagga Equus burchellii quagga est une sous- espèce du zèbre des plaines, le plus commun en Afrique. Le dernier Couagga s’est éteint au zoo d'Amsterdam, en août 1883, dans l’indifférence générale. A l’époque, personne ne se souciait de savoir ce que pouvait devenir cet animal à dire vrai. Il possédait un corps beige, tirant sur le marron et des pattes blanches. Seuls sa tête et son cou étaient zébrés. Il était abondant dans toute l’Afrique Australe et la colonisation de cette partie du continent a précipité son déclin. Chassé pour sa viande et pour sa peau puis méthodiquement massacré pour permettre l’extension de l’élevage domestique, il s’est éteint dans la nature au cours du XIXème siècle, autant dire hier. Cette histoire nous rappelle furieusement celle du pigeon migrateur américain et dont la NAPA n°78 se faisait l’écho (rappelez-vous de Martha !). Et celle, tout aussi triste du Dodo, dont nous avons parlé dans la NAPA n°75.
Le Couagga est l’une des toutes premières espèces éteintes dont on a étudié l'ADN, dès lors qu’il fut démontré sa parenté avec le zèbre des plaines. Une étude génétique poussée à partir des individus naturalisés a permis d'identifier les gènes responsables de la couleur beige, mais aussi de l’absence de rayures sur certaines parties du corps. Ces mêmes gènes furent ensuite recherchés - et trouvés - chez certains zèbres des plaines. Il devenait donc possible de sélectionner spécifiquement les zèbres porteurs de ces gènes et, au fur et à mesure des générations, de consolider une population qui exprimerait plus systématiquement le phénotype lié (c’est-à-dire l’apparence du Couagga)...
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