Trois jours après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris sur le climat, la Conférence de Marrakech, qui débute lundi 7 novembre 2016 au Maroc, va permettre aux nations du monde entier de maintenir l'élan et poursuivre leur travail sur le renforcement de la riposte mondiale à la menace du changement climatique.
« Notre défi est de maintenir la dynamique qui a permis l'entrée en vigueur de l'accord », a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vendredi, lors de la commémoration de ce « moment historique » au siège des Nations Unies à New York.
L'Accord, qui avait été adopté par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2015 à Paris, appelle les pays à lutter contre le changement climatique en visant une limitation de la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius, et à s'efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius.
A la Conférence de Marrakech, appelée aussi COP 22, les pays chercheront à définir les règles de l'accord et établir un plan viable pour fournir au moins 100 milliards de dollars par an aux pays en développement afin de soutenir l'action climatique.
« La Conférence sur le changement climatique de l'ONU à Marrakech est la prochaine étape cruciale pour les gouvernements qui cherchent à concrétiser l'Accord de Paris sur le changement climatique adopté l'année dernière. Bien que l'Accord de Paris ait fourni des directives claires et une destination finale en ce qui concerne une action décisive sur le changement climatique, beaucoup de détails sur la façon d'aller de l'avant en tant que communauté mondiale unique dans cette direction commune doivent encore être réglés », a expliqué la Secrétaire exécutive de la CCNUCC, Patricia Espinosa, co-hôte de la COP 22, avant le coup d'envoi de la Conférence.
« Avec l'entrée en vigueur de l'accord effective au 4 novembre, à peine quelques jours avant le début de la COP22, le dialogue et les décisions de Marrakech détiennent l'énorme potentiel d'accélérer et d'amplifier une riposte immédiate au défi inscrit dans l'Accord de Paris. Cette réunion est donc extrêmement importante », a-t-elle ajouté.
La Secrétaire exécutive de la CCNUCC a encouragé les gouvernements du monde à travailler ensemble dans le même esprit qui a entraîné le succès des dernières années. Elle a également encouragé les dirigeants des secteurs public et privé et tous les citoyens à suivre les travaux de la Conférence de Marrakech afin de mieux comprendre comment ils peuvent agir et contribuer à la dynamique croissante qui vise à relever les défis mondiaux intimement liés du changement climatique et du développement durable.
De son côté, le Président-désigné de la COP 22, Salaheddine Mezouar, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a estimé que Marrakech « sera la COP de l'inflexion ».
« En plus d'aller de l'avant sur les principaux domaines en négociation, l'action prend plus de place et crée un pont tangible entre notre vision pour un avenir meilleur et la mise en œuvre de projets climatiques responsables et concrets sur le terrain », a-t-il dit.
« Nous, les Parties et les acteurs non étatiques, avons ici une véritable occasion de mettre cet élan en valeur, de célébrer nos réussites et de partager nos expériences et apprentissages, pour nous placer de manière inclusive sur la voie à suivre pour agir », a-t-il ajouté.
La Conférence de Marrakech comprendra toute une série de réunions et d'évènements, dont le segment de haut niveau auquel participeront des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, à l'invitation du Roi du Maroc, Mohammed VI, mardi 15 novembre.
Parmi les autres évènements de la COP 22, il y aura aussi un dialogue de facilitation sur le renforcement de l'ambition et du soutien, un dialogue ministériel de haut niveau sur le financement climatique et un évènement de haut niveau sur le renforcement de l'action climatique.
Des événements parallèles sont aussi prévus, dont plusieurs sont regroupés autour de journées thématiques, dont la journée de l'Afrique, la journée de la justice climatique, la journée de l'éducation, la journée du genre, la journée des agriculteurs, et la journée de la jeunesse et des générations futures.
« Nous restons dans une course contre le temps. Mais avec l'Accord de Paris et le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le monde a ce qu'il faut pour s'engager sur le chemin de la résilience climatique et des faibles émissions », a insisté le chef de l'ONU vendredi.
Communiqué de l'ONU (820 hits)