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Assurer les services d'eau dans les mégapoles en dépit du changement climatique


La version français de la publication « Eau, mégapoles et changement global » à été présentée pendant la Conférence des Nations unies sur le Changement Climatique (COP22) à Marrakech, au Maroc, pendant une journée dédiée à l'action pour l'eau dans un context de changement climatique. Elle dresse le portrait de 15 mégalopoles emblématiques, leurs situations uniques et la manière dont elles font face aux défis d’une gouvernance de l’eau partagée. Coéditée par l’UNESCO et ARCEAU-IdF, Cette publication est à la fois le résultat de ces présentations scientifiques concrètes, et un appel à la mobilisation générale pour concevoir les politiques urbaines durables dont le monde a besoin. Plus d’un milliard de personnes vivront dans une centaine de très grandes villes d’ici à 2030, et 60% de la population mondiale vivra dans les zones urbaines. La question de l’eau pour les habitants de ces mégapoles est un défi majeur ; elles sont particulièrement vulnérables aux risques liés à l’eau, eux-mêmes amplifiés par le changement climatique et son impact sur les infrastructures et les services de l’eau et de l’assainissement.

Les Nations Unies comptaient trois mégapoles en 1970, 10 en 1990, et 28 mégapoles en 2014. Selon les projections, il y en aura 41 en 2030, toutes situées dans des pays les moins développés. Ces villes n’ont souvent pas eu le temps ni les moyens de développer leurs services urbains, y compris les services d’accès à l’eau, d’assainissement, ou d’évacuation des eaux de temps de pluie. Cette situation crée des vulnérabilités profondes, et des défis complexes. Il est essentiel que les mégapoles partagent leurs expériences afin de développer des services capables de répondre aux attentes de leurs habitants.

« Ce livre marque une étape importante dans le processus de création d’une Alliance des mégapoles pour l’eau face au changement climatique » explique la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. « Les mégapoles incarnent le principe de la « contrainte créatrice », où des situations infiniment complexes suscitent la mobilisation d’un nombre incroyable de talents, d’experts, d’initiatives pour y faire face. Dans cette nouvelle ère de limites où nous sommes entrés - limites de nos ressources, limites de notre planète - l’inventivité humaine, et le respect de la dignité de chacun, représentent nos ressources renouvelables par excellence. Nous devons en libérer le potentiel. »

Alors mêmes qu’elles doivent surmonter des défis partagés, l’histoire et les caractéristiques de chaque ville sont très différents. Les plus vieilles villes comme Paris, Londres, New York, Istanbul qui étaient souvent les premières mégapoles ont une histoire longue et plutôt lente d’immigration et de peuplement. Elles héritent d’un système dont le patrimoine est âgé de plus de 100 ans qu’elles ont réussi à mettre progressivement à l’échelle. À Istanbul, l’adduction du Grand Melen qui apporte de l’eau potable à Istanbul sur 190 km est la version contemporaine d’une adduction de 240 km de l’époque Romaine.   

Les nouvelles mégapoles, telles que Buenos Aires ou Beijing, ont subi une extension récente et très rapide. Les infrastructures des centres historiques sont différentes des espaces récemment urbanisés. La croissance rapide de la population a généralement mis sous tension les systèmes les plus anciens du centre-ville et mis à l’épreuve la fiabilité des services municipaux y compris le système de distribution d’eau.

Répondre à la demande en eau potable est encore un défi pour plusieurs des mégapoles présentées. À Mumbai, le système de distribution dans les bidonvilles où 56 % des citoyens de la ville habitent est quasi inexistant.

« Au-delà des conditions spécifiques locales concernant leur situation géographique, climatique, hydrogéologique, démographique et économique, les mégapoles ont toutes des problèmes de gouvernance de l’eau, avec des acteurs multiples ayant leurs propres intérêts et objectifs ; mais elles peuvent aussi partager leurs solutions pour s’adapter au changement climatique, » explique le Président d’ARCEAU-IdF, Jean-Claude Deutsch.

C’est pour cela qu’une nouvelle Alliance a été lancée pendant la conférence Eaumega2015 par les organisateurs : le Programme hydrologique international de l’UNESCO (PHI), l’association des acteurs régionaux de l’eau de la région parisienne ARCEAU-IdF, et le Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI). Cette Alliance développe une plateforme internationale de coopération pour faciliter le dialogue sur l’eau, à travers laquelle les mégapoles peuvent apprendre de leurs expériences, échanger les bonnes pratiques, trouver des partenaires techniques, académiques et financiers appropriés, tout en concevant et en mettant en œuvre leurs propres réponses aux défis liés au changement climatique. Cette publication est l’une des pierres angulaires de la plateforme.

L’édition de cet ouvrage a été rendue possible grâce à la contribution bénévole de 33 auteurs venus du monde entier mais aussi grâce au soutien intellectuel et financier de trois institutions majeures : CONAGUA (Comisión Nacional del Agua), SUEZ Environnement et le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l’agglomération parisienne). Nous exprimons ici notre gratitude envers eux : leur savoir et leur soutien permanent ont été essentiels et nous ont guidés dans le processus de coordination de cet ouvrage. Des remerciements spécifiques sont aussi à adresser aux institutions suivantes : the Urban Infrastructure Institute of the New York University, the Japan Water Works Association et the International Water Association.

Télécharger le rapport
Communiqué de l'UNESCO et monographies

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