Le 30 décembre 2022, le directeur général du Port autonome de Pointe-Noire en République du Congo, Séraphin Bhalat, a signé une correspondance interdisant l’exportation des bois en grumes, à compter du 1er janvier 2023. La mesure adressée à tous les usagers portuaires fait interdiction d’exporter les produits bois en grumes issus des forêts naturelles et des forêts plantées au Congo. La mesure a été prise en application des dispositions de l’article 97 alinéa 1 de la loi 33-2020 du 8 juillet 2020 portant code forestier du Congo. Elle s’inscrit en droite ligne de la volonté du gouvernement congolais de promouvoir la transformation locale du bois, pour lui donner une plus-value et en faire un levier de croissance économique et de création d’emplois.
La décision prise par la direction générale du Port autonome de Pointe-Noire pourrait est courageuse, quand il est établi que lors de la 38e réunion du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) tenue le 28 octobre 2022 à Yaoundé, il avait été annoncé le report à une date ultérieure de la directive communautaire portant sur l’interdiction de l’exportation du bois en grumes dès le 1er janvier courant. Selon le président de la Commission de la CEMAC, Pr. Daniel Ona Ondo, la mise en œuvre de cette directive devrait entraîner au Cameroun des pertes de recettes de l’ordre de 80 milliards de F.
Malgré cette position de la CEMAC, certains pays se sont engagés à respecter l’échéance du 1er janvier 2023. La République centrafricaine a lancé une campagne le 28 novembre 2022 qui consistait à mettre en œuvre la directive communautaire de façon échelonnée, soit : 80% en 2023, 90% en 2024 et 100% en 2025. Par ailleurs, lors d’un atelier de lancement de l’étude d’impact régionale et mission de collecte de données pour sa réalisation organisé à Douala du 17 au 23 décembre 2022 par le cabinet Mazars, il est apparu que plusieurs pays de la CEMAC ne veulent pas reporter l’échéance de la directive. Sur sa page Facebook, le président du Salon africain du bois, de l’artisanat, de la décoration et du développement des communautés locales (SABADE), Jean Claude Dongmo Tanda, avait indiqué en décembre dernier, que le lobbying du Cameroun pour reporter la date de la directive n’était pas définitif.
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