Du 15 au 16 juin dernier, le bureau sous-régional de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’Afrique centrale a organisé, conjointement avec l’Institut national de la Statistique du Cameroun (INS), un atelier de validation du Plan national de développement de la comptabilité économique et environnementale (PNDCEE). La comptabilité économique et environnementale étant entendue comme celle qui identifie l'utilisation des ressources et mesure les coûts de l'impact économique d'un pays sur l'environnement. D’après la CEA, elle constitue, pour les Nations unies, un sujet important en raison de la place du développement durable dans la mise en œuvre du Programme des Nations unies à l’horizon 2030.
Au bureau sous-régional Afrique centrale de la CEA, il est relevé que la comptabilisation du capital naturel permet de capter son plein potentiel en tant que levier de développement économique et de réalisation des ODD. Par ailleurs, la démarche est déterminante dans l’appui à la politique nationale et dans le processus de suivi-évaluation des ODD au Cameroun. En ce sens, elle représente un outil pour parvenir au niveau national, régional et mondial à des changements dynamiques pour le développement durable.
L’enjeu derrière la compatibilité du capital naturel du Cameroun est d’initier et de pérenniser la pratique de la comptabilité du capital naturel dans le pays. La démarche des Nations unies en la matière prévoit quatre phases : la planification stratégique, la mise en place des mécanismes de mise en œuvre, l’élaboration et diffusion des comptes et l’aspect institutionnel (renforcement du système statistique). Du côté de la partie camerounaise, l’initiative est la bienvenue. D’après le directeur général de l’INS, Joseph Tedou, la comptabilité économique et environnementale est un domaine nouveau qui nécessite un accompagnement technique, aussi bien de la part de l’Etat que des partenaires internationaux comme la CEA.
La traçabilité du capital naturel contribue à une meilleure gestion des ressources
A terme, il est question de fournir au système statistique national une assistance technique pour l’adoption et le développement du système de comptabilité économique et environnementale. Cette norme internationale pour la comptabilité du capital naturel fournit un cadre pour la mesure de l’environnement et des écosystèmes et leurs contributions à l’économie et au bien-être. Le système permet en outre de renseigner sur l’utilisation des ressources naturelles (forêt, eau, énergie…), l’émission des déchets et la pollution, ainsi que sur l’étendue et la condition des écosystèmes et les services écosystémiques fournis à la société (séquestration du carbone, filtration de l’eau, etc.). Le chef de la section des initiatives sous-régionales au bureau de la CEA pour l’Afrique centrale, Dr. Adama Ekberg Coulibaly, est favorable à l’implication du secteur privé et à la mise en place des mesures incitatives à l’endroit des opérateurs économiques afin qu’ils puissent valoriser ce capital naturel et en faire une opportunité de création de la valeur ajoutée et de richesses.
Dans le cadre de l’élaboration de ce document, deux consultations d’étapes des parties prenantes ont été organisées le 10 mai dernier à l’INS et le 31 mai en mode virtuel. Les échanges du groupe de travail ont permis de sensibiliser les parties prenantes sur l’importance de la comptabilité économique et environnementale. De même, les besoins (parties prenantes clés, priorités nationales et sources des données) pour améliorer le projet de document proposé ont été évalués. In fine, l’objectif de cette consultation « terminale » est de finaliser et de valider le Plan national de développement de la comptabilité économique et environnemental au Cameroun. En 2018 et 2019, le Cameroun a bénéficié du Programme de renforcement des capacités de la CEA sur l’élaboration et l'utilisation de Tableaux des ressources et emplois étendus à l'environnement (TRE-EE) en Afrique.
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