Le chef de la section des initiatives sous-régionales au bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Dr. Adama Ekberg Coulibaly et le président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), Dieudonné Evou Mekou ont échangé le 29 mars 2024 à Brazzaville au Congo, sur le projet de consortium sur le capital naturel du Bassin du Congo. La visite de courtoisie effectuée par l’économiste senior à la CEA s’inscrivait dans le cadre de la poursuite des négociations pour accélérer la mise en œuvre de ce consortium de classe mondiale, essayer de mutualiser leurs moyens et engager un certain nombre d’activités en commun, notamment investir dans la science pour que les pays soient capables de mesurer le capital naturel entre autres.
Il ressort des discussions que la BDEAC est d’accord pour être membre du consortium. L’institution va ainsi recevoir les fonds qui seront émis pour financer les projets comme les centrales solaires ou encore l’agrandissement du patrimoine forestier pour contribuer à mieux séquestrer le carbone. « Il s’agit d’un pas important. Un mémorandum d’entente (MoU) va être signé entre les deux institutions pour matérialiser ce projet et permettre que la BDEAC reçoive les fonds », a fait savoir le Dr. Adama Ekberg Coulibaly. Le consortium ne va pas s’arrêter au Bassin du Congo. « Nous cherchons à faire alliance avec les pays de l’Amérique latine qui disposent de près de 50% du capital naturel forestier. Après, on va étendre le consortium aux pays de l’Asie du Sud-Est. Le tout représentant au moins 80% du couvert forestier mondial. C’est à partir de cette base qu’on peut négocier un bon prix pour les services écosystémiques rendus », poursuit notre interlocuteur.
Au moment où la CEA travaille avec les pays pour mettre en place les plans directeurs d’industrialisation et de diversification économique, l’organisme Onusien souhaite que la BDEAC soit la banque qui finance les projets d’industrialisation. « Si on veut mettre en place une zone économique spéciale par exemple, la BDEAC peut prendre 5% dans le projet et d’autres membres peuvent venir ensuite. Cela permet d’avoir une institution qui, étant dans le portefeuille, motive les autres banques à venir aussi dans le pool pour financer les projets d’industrialisation », précise Dr. Adama Ekberg Coulibaly. Sur ce dossier, la BDEAC est favorable à cette initiative et prête à être partie prenante en tant que banque pivot, pour crédibiliser les choses. Toutes les autres banques sont les bienvenues. L’objectif est de mettre sur le marché des produits manufacturés, plutôt que de faire sortir les produits bruts sans transformation et sans valeur ajoutée.