Le rapport de la mission d’évaluation de la criminalité liée aux espèces sauvages, effectuée du 28 mars au 10 avril 2014 par les experts de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a fait l’objet d’une restitution en février dernier à Libreville. La mission, conduite par Pierre Lapaque, représentant de l’ONUDC pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest, visait à évaluer la menace en matière de criminalité liée à la faune et aux forêts, l’arsenal juridique disponible, le dispositif d’application de la loi ainsi que la coopération technique internationale active en la matière.
Selon le rapport, il ressort que les différents réseaux de criminalité faunique et forestière mobilisent près de 20 milliards d’euros par an. Ces réseaux sont parmi les cinq plus grands réseaux de commerce illicite, à côté du trafic de stupéfiants, des êtres humains, des produits de contrefaçon et des armes. «Ce commerce illégal constitue maintenant un crime transnational et il est en passe de devenir une menace pour la paix et la sécurité sur notre continent», a expliqué le secrétaire général du ministère de la Forêt, Aimé Moudjiegou Moussavou. Et parce que le commerce illégal des espèces menacées et en danger est entretenu par des organisations criminelles structurées et équipées au Gabon et à travers la sous-région, le représentant du gouvernement estime que «la résolution de cette question est désormais une affaire de sécurité nationale».