Le PNUD, organisme de développement Onusien, vient d’accorder 23 150 USD, soit 36 321 081 FBu, pour développer le Projet catalytique d’appui au développement d’une filière pêche responsable et durable au Burundi. Par cet appui financier, il s’associe ainsi à l’initiative prise en 2008, par la région des Pays de la Loire (France), pour créer une filière pêche nom à Rumonge. Ce, grâce à l’installation d’une machine à glace destinée à faciliter le conditionnement du poisson. Les fonds ont permis d’améliorer la qualité du poisson marchand, et contribué ipso facto à l’autonomisation et à professionnalisation de la filière du commerce du poisson sous glace.
L’autre valeur ajoutée : l’éclosion d’une industrie de pêche durable qui préserve les ressources halieutiques, le lac et sa biodiversité. C’est ainsi que l’utilisation des filets maillants est prohibée, parce qu’ils épuisent la ressource en capturant les jeunes poissons. De mesures (durables) sont prises pour lutter contre la destruction des berges du lac, notamment la réglementation de l’extraction du sable; et pour délimiter et identifier les zones de frayère, afin de les préserver. Il y a aussi des actions de sensibilisation et de plaidoyer auprès des pêcheurs pour qu’ils contribuent à l’achat du carburant nécessaire à la bonne marche des pirogues de surveillance motorisées installées dans chaque port.
La restructuration de la filière a permis à 3 grandes associations du secteur de fusionner en une seule agence, la Coopérative de pêche pour le développement et la commercialisation du poisson au Burundi (COPEDECOBU). Elle est fonctionnelle depuis septembre 2014 et compte 1737 inscrits parmi les 8022 pêcheurs recensés sur le littoral du Lac Tanganyika. Selon le PNUD, depuis la création de la coopérative, la quantité du poisson pêché est passée de 80 000 tonnes en 2013 à 140 000 tonnes en 2015.
A travers les financements du PNUD, la COPEDECOBU a acquis quatre pirogues équipées de moteurs hors-bord et de caisses isothermes pour conserver le poisson sous glace après sa capture. Ce qui a porté à six le nombre de leurs pirogues. « Notre objectif est de produire un effet multiplicateur, qui démontre aux pêcheurs l’intérêt d’utiliser la glace dans la pêche, et les encourage à adopter cette pratique », explique Jean Bosco Baragunaguza, secrétaire exécutif de la COPEDECOBU. L’activité de pêche a engendré le développement des activités connexes, comme la restauration et la construction d’un centre de traitement du poisson à Buterere (Bujumbura), unique au Burundi. De quoi améliorer les conditions de transformation du poisson sur les plans qualitatif et sanitaire et augmenter les revenus de la filière, notamment en ouvrant la voie des exportations vers le Rwanda et l’Ouganda. Le secteur de la pêche fait vivre environ 100 000 Burundais, et contribue pour un tiers à la consommation en protéines animales de la population.