Soutenue par le Fonds canadien d’initiative locale (FCI), l’association que préside Cécile Manzoua a mené une campagne de sensibilisation à Kribi, du 20 au 23 septembre 2018.
«Brisons le silence, dénonçons les pratiques des mariages précoces et forcés de jeunes filles ; éliminons ces pratiques rétrogrades et dégradantes dans les campements Bagyéli, privilégions l’éducation ; créons un environnement propice qui encourage le changement de mentalité ; et travaillons avec les filles et femmes Bagyéli, pour qu’elles puissent développer des projets de vie en accord avec leur désir». Voilà les messages véhiculés par l’association Chantier d’appui, de loisirs, de bricolage des lapinos (CALBRIL) au cours d’une campagne de sensibilisation des populations sur le phénomène des mariages précoces et forcés dans les campements pygmées de Bilolo, Ngaka, Lendi, Namikounbi, dans les arrondissements de Kribi 1er et 2e (région du Sud), du 20 au 23 septembre 2018.
À travers le projet : «L’élimination des mariages précoces et forcés d’enfants dans les campements des populations autochtones Bagyeli de Kribi au moyen des sensibilisations».
D’après Mme Manzoua, cette initiative citoyenne porte sur «la lutte contre la violence faite à la jeune fille, en promouvant ses droits et son autonomisation» dans la société.
En effet, quoique stigmatisé par la communauté internationale pour des raisons bien évidentes, le phénomène de mariages précoces et forcés des enfants demeure l’une des pratiques coutumières néfastes à la santé des jeunes filles qui en sont victimes dans nombre de communautés au Cameroun.
Il s’agit d’une violation du droit des personnes en général et des jeunes filles en particulier.
Une pratique totalement contraire au principe même du mariage qui est la consécration d’une union librement consentie de deux personnes. Jusqu’ici, les Bagyéli considèrent le mariage précoce et forcé de la jeune fille dont l’âge varie entre 9 et 11 ans comme un fait normal associé à leur culture.
Une pratique qui a, tôt ou tard, un impact négatif indélébile sur la vie la victime.
C’est l’occasion pour cette association créée en 2010 de faire connaître à ces communautés de peuples autochtones des droits humains fondamentaux, notamment les droits à la santé sexuelle et reproductive et à l’éducation.
Pour ce faire, CALBRIL a associé les femmes et filles de ces campements dans sa campagne, afin que celles-ci prennent conscience de ce phénomène néfaste et dégradant.
«Tous ensemble, agissons pour mettre fin au mariage précoce et forcé d’enfants dans les campements des Bagyéli de Kribi», a solennellement proclamé la présidente de CALBRIL qui combat ces dernières années contre des pratiques inhumaines telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et le repassage des seins. Il y va de la promotion de l’égalité de genres, du renforcement du pouvoir et de l’autonomisation des femmes et filles Bagyéli.