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Compte rendu du 1 er FORUM DE COMMERCE EQUITABLE SUR LES PRODUITS HALIEUTIQUES



  • 1 er FORUM
    DE COMMERCE
    EQUITABLE
    SUR LES PRODUITS
    HALIEUTIQUES

    COCO BEACH – MBOUR LE 9 MAI 2007



    1) Préambule de Yves SEVENIER Président A.D.D.S
    L’Agence Développement Durable Sénégal est une association qui n’est liée à aucun gouvernement, ni régime politique ou religieux.
    Notre label offre la garantie aux consommateurs que les produits halieutiques ont été achetés à un prix correct aux producteurs et pêchés dans des conditions de travail satisfaisantes pour tous.
    Nous travaillons prioritairement avec les pêcheurs les plus défavorisés et nous les accompagnons dans leur développement. Cet accompagnement a deux objectifs principaux : garantir des conditions de travail et de rémunération décentes pour les pêcheurs et travailleurs de la filière et favoriser le développement des centres de production de manière autonome et durable. Ceci pour permettre au consommateur d'effectuer un achat fondé, responsable, précis.
    Notre agence garantie le respect de l'Homme sur son lieu de travail dans toutes les étapes de fabrication et de commercialisation du produit de la mer.
    Nous mettons en place un programme d'amélioration des conditions de travail et de rémunération des salariés.
    Nous collaborons à la scolarisation des enfants dont les parents travaillent dans le respect de la charte de développement durable que nous proposons.
    Nous nous engageons à responsabiliser les populations à une prise de conscience collective de leurs problèmes et surtout à les aider à trouver eux-mêmes les solutions.
    Les cours d’eaux, les rivières, les fleuves, la mer, les océans, vont mal, et c’est de notre faute.
    Les habitants des pays riches, comme la France, consomment et gaspillent énormément sans aucune retenue ni complexe.
    Aujourd’hui, on ne fait même plus la différence entre envie et besoin. Consommer toujours plus, c’est piller toujours plus les ressources naturelles que la planète a mis des millions d’années à créer (air, eau, océans, forêts, terres cultivables, biodiversité, pétrole), et qui ne se renouvellent pas assez vite pour satisfaire la demande croissante…de la consommation mondiale et « mondialisée »
    Nous rejetons toujours plus de pollutions, de déchets, de CO2, de carbone, de dioxine dans notre atmosphère, qui commence à être saturé par endroit de la planète…
    Cette situation ne peut pas durer : les catastrophes écologiques et sanitaires montrent déjà les limites du système. Et cela n’ira qu’en s’aggravant : la Terre compte 6 milliards d’habitants ; en 2050, nous serons 3 milliards de plus et ce constat ne fait qu’empirer de jours en jours.
    Aujourd’hui, la grande majorité de l’humanité vit toujours dans la pauvreté et essentiellement dans les pays dit « du sud ».
    Des millions de femmes, d’hommes et d’enfants n’ont ni eau potable, ni électricité, ni éducation, ni assez à manger… Mais malheureusement, si tous les habitants de la terre vivaient comme nous, il faudrait deux planètes supplémentaires pour satisfaire leurs besoins.
    Or, nous n’avons pas de planète de rechange. Alors, comment améliorer les conditions de vie de tous les citoyens du monde sans épuiser définitivement la Terre ? Comment satisfaire les besoins des hommes d’aujourd’hui tout en léguant la Terre en bon état aux générations qui l’habiteront après nous ?
    Tout simplement, en apprenant à économiser et à partager de manière équitable les ressources, en utilisant les technologies qui polluent moins, qui gaspillent moins d’eau et moins d’énergie, et surtout en changeant nos « habitudes » de consommation et nos comportements, à nous peuple dit : « développé ». C’est cela, le développement durable. Ce n’est pas un retour en arrière, mais un progrès pour l’humanité : celui de consommer non pas moins, mais mieux. Il est devenu urgent d’agir. Nous en avons tous les moyens. Et surtout, le devoir.
    Et nous ne pouvons que constater que ce déséquilibre est inversement proportionnel au temps qui passe, chaque jour qui s’écoule, c’est du temps que l’on perd.
    Ce temps dont les réserves s’épuisent il faut le ralentir nous le pouvons mais surtout pour nos enfants nous le devons. Nous avons réussi à créer la « montre », il nous faut maintenant créer « le temps » de la lire.
    Le continent Africain est depuis longtemps, très longtemps exploité par nos gouvernements qui s’abrogent le droit de vie sur les peuples en créant et en entretenant volontairement ce déséquilibre que nous connaissons tous entre les diasporas des classes dirigeantes et le peuple.
    J’ai souvent rêvé d’un monde meilleur, ce rêve partageait par de plus en plus de monde nous permet d’envisager …l’espoir. Les producteurs agricoles commencent par l’intermédiaire d’association comme la notre, à pouvoir espérer eux aussi un monde meilleur. Le commerce équitable est né pour redonner l’espoir, redonner la confiance, redonner la dignité aux populations du sud.
    Nous avons décidé de mettre nos différentes expériences aux services exclusifs des producteurs de produits de la mer ; cette population de pêcheurs vivant dans la misère, pêchant de manière désordonnée nous a influé l’énergie nécessaire pour les aider.
    L’Agence pour le Développement Durable est née, le poisson de la pirogue rentrant au port le soir ou le matin devait être sur les étals des poissonniers du monde entier le lendemain matin, ce pari fou, nous l’avons engagé auprès d’un groupement de pêcheurs de MBOUR au Sénégal, nous avons avec eux étudiés la migration des poissons du secteur 34, les saisons, les espèces à pêcher à une époque plutôt qu’une autre, l’obligation de scolariser leurs enfants, cette charte signée avec eux nous donnent la force morale de poursuivre.
    Nous sommes face à une industrialisation de la pêche à outrance, lorsque les filets sont relevés, rien, il ne reste plus rien au fond de l’océan, les sociétés des grands groupes industriels échangent les poissons contre quelques menus Francs CFA…. alors que sur les étals des centres commerciaux, le filet de lotte est vendu 23 euro le kilogramme, c’est 0,30 cents que le pêcheur reçoit.
    Nous voulons donc créer le commerce équitable dans les produits halieutiques, redonner aux pêcheurs la réelle valeur de leur production, arrêter de laisser le poisson mort sur la plage alors qu’il n’a pas à être pêché. Bref pêcher aussi dans le cadre d’un développement durable, c’est possible.
    Nous allons mettre toute notre énergie dans ce développement, nous espérons entrainer derrière nous un flot de personnes motivées qui vont acheter et réclamer dans les grandes surfaces nos poissons issus du commerce équitable……chacun d’entre nous a déjà ce geste pour différents produits agricoles (café, thé, chocolat, coton..), faisons ce même choix pour les produits halieutiques.

    2) Ouverture de la séance

    Mercredi 9 mai 2007 11 heures, nous déclarons ouvert le 1er forum de commerce équitable dédiés aux produits halieutiques, sont présents dans la salle 23 mareyeurs, 42 pêcheurs, 2 journalistes dont un de l’Agence Presse Sénégalaise (notre AFP), le gérant de la station Total de Mbour, le Président et 3 représentants du GIE « QUAI DE PECHE »qui gère le port de Mbour, le responsable sécurité du quai de pêche, monsieur le Président de l’union locale FENA GIE pêche et Président départemental de Mbour Pêcheurs, le Président des politiques des ressources halieutiques de l’environnement, monsieur le chargé de l’équipement à l’union locale de FENA GIE, le responsable des contrôleurs du GIE AND LIGGEY TEFESS, une comptable, un membre de la DPSP, un représentant des industries alimentaires, Monsieur le président du collectif de pêche de St Louis avec un membre, plus un public divers composés de personnes souhaitant être informé de notre action.
    Après remerciements des personnalités et présentation de notre agence, un dialogue s’instaure et nous commençons à travailler.
    La qualité des questions des interlocuteurs me laisse entrevoir que le chantier commencé sera long mais que devant l’urgence de faire quelque chose, notre idée de développer un commerce équitable semble trouver intérêts, j’insiste sur la traçabilité que nous souhaitons instaurer dans la charte qui sera signée avec les pêcheurs volontaires dans notre action.
    La pêche est en danger au Sénégal, plus personne ne le conteste, la dégradation de l’état des ressources halieutiques de la zone 34 (Afrique de l’ouest) appauvrie la communauté des pêcheurs artisanaux qui le constate de jour en jour.
    De ce constat ressort qu’il est important que les acteurs mêmes, de la filière soient impliqués dans les politiques et les prises de décision et que ces derniers s’impliquent au maximum dans leur développement
    3) Différents échanges rapportés.
    Les acteurs pensent que l’heure est à la co-gestion et la co-surveillance des pêches, ce qui implique pour leur part une participation et une harmonisation des politiques de pêches au niveau de l’Afrique de l’ouest.
    Cette co-gestion doit s’inscrire dans une démarche globale de la volonté d’impliquer les acteurs dans l’aménagement de commissions qui auront pour but de créer une émulation pour mettre en place un éco label afin de redorer le blason de toute la filière qui a perdu son aura dans le commerce mondial.
    La direction de la DPSP nous informe des manques de moyens qu’ils ont face aux pillages organisés et à une pêche illicite dans leur zone de surveillance.
    Après un échange vif entre les représentants des pêcheurs artisanaux et des mareyeurs ou je note un conflit certain d’intérêt, je demande aux intervenants de recentrer leurs questions sur l’ordre du jour.
    J’explique, que, dans notre démarche équitable, je souhaite instaurer une « éco taxe » payée par le consommateur final et reversée directement par notre intermédiaire aux pêcheurs qui auront signés notre charte.
    L’Agence souhaite participer à la création d’un centre de formation à MBOUR de techniciens de la pêche, ainsi que l’ouverture de réflexion sur les fermes aquacoles trop absentes sur le sol Sénégalais et qui apporteraient pourtant une ébauche de solution à la question de la nutrition de l’ensemble de la population.
    Un syndicaliste intervient sur l’engagement de son syndicat dans sa volonté de soutenir notre action en faveur du commerce équitable.
    Sans la nommer je présente notre charte aux membres présents, elle reprend les éléments suivants :
    La reconnaissance et la valorisation des femmes dans le secteur de la pêche.
    La scolarisation et le suivi des enfants des pêcheurs signataires de notre charte.
    L’instauration du repos biologique des espèces vivant dans la zone 34 en concertation avec tous les acteurs de la sous région.
    Le retour de l’éco taxe directement reversée aux pêcheurs.
    L’arrêt de la pêche avec des filets mono mailles, la surveillance des chalutiers et leurs éloignements de la zone de pêche artisanale.
    Développer notre éco label et faire partir de la plage de MBOUR un mouvement mondial qui, enfin reconnaitra le commerce équitable dans les produits halieutiques.
    Médiatiser au maximum notre mouvement afin de sensibiliser les consommateurs européens à l’achat de nos produits labellisés.
    Aider les autorités Sénégalaises à immatriculer les pêcheurs artisanaux, condition sine qua non à la mise en place de la traçabilité des produits pêchés.
    4) mise en place des commissions.
    Après 3 heures de réunion nous décidons de la mise en place des commissions de travail et d’un nouveau rendez vous pour le samedi 12 mai 07.
    Les conflits d’intérêts resurgissent et je mesure la difficulté de la tâche qui nous attend.
    5) conclusion
    Après avoir de nouveau remercié tous les membres présents, les autorités Sénégalaises et les différents représentants des acteurs de la filière, je prends congé en invitant tous les participants à réfléchir et à avancer dans notre projet afin de préparer mon retour vers le 15 juin 2007.
    Ce 1er forum du commerce équitable des produits halieutiques est un franc succès, rendez vous est déjà pris pour la 2ème édition en 2008.
    La séance est levée vers 14 H 30.
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