Mediaterre

Accord commercial d'étape entre l'Union Européenne et la Côte d'Ivoire



  • L'UE et la Côte d'Ivoire ont signé un accord de partenariat économique (APE) "d'étape", le premier du genre à être conclu entre l'UE et un partenaire commercial africain. Amadou Koné, ministre de l'intégration africaine de Côte d'Ivoire, et Karl Falkenberg, directeur général adjoint de la direction générale du commerce à la Commission européenne, ont signé l'accord dans la capitale ivoirienne, Abidjan. Cet instrument combine les avantages d'un accord commercial avec une aide au développement visant à accélérer la croissance et l'essor de la Côte d'Ivoire. L'objectif final reste la conclusion d'un APE complet avec l'ensemble des membres de la région de l'Afrique de l'Ouest, lequel assurera la promotion de la compétitivité, de la croissance et des investissements, tout en accélérant l'intégration régionale.

    Catherine Ashton, commissaire européenne chargée du commerce, a déclaré: "Je félicite le gouvernement de la Côte d'Ivoire et, en particulier, le ministre Koné pour le rôle moteur qu'ils ont joué afin de faire aboutir nos négociations sur un accord de partenariat économique d'étape. J'espère que nous pourrons à présent progresser dans les négociations en vue d'un accord de partenariat économique régional avec l'Afrique de l'Ouest, en apportant une réponse aux préoccupations exprimées et en instaurant un climat de confiance."

    Louis Michel, commissaire européen chargé du développement, a indiqué: "Les accords de partenariat économique permettront aux pays en développement de bénéficier de l'ouverture des échanges, mais aussi de protéger certains de leurs intérêts clés sur le long terme. Ils comportent une forte dimension de développement et amèneront les réformes nécessaires à l'intégration économique au sein de la région et au‑delà."

    L'APE d'étape ou provisoire confère à la Côte d'Ivoire un accès au marché de l'UE en franchise de droits et sans contingents, en lui imposant seulement une ouverture asymétrique et progressive de sa propre économie. La Côte d'Ivoire a exclu de la libéralisation un certain nombre de produits agricoles ou transformés et libéralisera 81 % de ses importations en provenance de l'UE sur une période de 15 ans. Elle a immédiatement ouvert les échanges pour certains produits non fabriqués localement, mais utilisés par les consommateurs et les entreprises locales comme, par exemple, les pompes, les groupes électrogènes, certains véhicules et produits chimiques.

    L'accord prévoit également une assistance pour contribuer à améliorer la compétitivité de l'industrie ivoirienne, de même que des mesures destinées à aider les exportateurs africains à satisfaire aux normes d'importation de l'UE (mesures sanitaires et phytosanitaires). Il inclut, en outre, une coopération sur la mise en place de procédures douanières plus efficaces, ainsi que sur l'ajustement budgétaire, afin de garantir que la suppression des droits de douane ne déstabilisera pas les finances publiques de la Côte d'Ivoire.

    Contexte

    Les échanges commerciaux entre l'UE et l'Afrique de l'Ouest sont globalement équilibrés et leur valeur se monte à environ 15 milliards d'euros. L'UE exporte principalement des produits industriels et des véhicules (80 % des exportations), tandis que l'Afrique de l'Ouest exporte surtout du pétrole en provenance du Nigeria (50 % des exportations ouest‑africaines) et des produits agricoles tropicaux (cacao, bananes, ananas et bois) provenant essentiellement de Côte d'Ivoire et du Ghana.

    L'UE et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) s'emploient à mettre en place de nouveaux accords de partenariat économique qui sont compatibles avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). De tels accords visent à éliminer progressivement les obstacles au commerce et à renforcer la coopération dans tous les domaines liés au commerce. Ils ont également pour objectif de fournir un cadre ouvert, transparent et prévisible pour libéraliser davantage les échanges de biens et services, renforcer les flux d'investissement et ainsi améliorer la compétitivité des pays ACP. Des accords intérimaires ont été paraphés avec un grand nombre de pays ou de régions ACP à la fin de l'année 2007.

    Les pays ACP ont décidé eux‑mêmes des regroupements régionaux en vue des négociations sur les APE. Ces groupes sont au nombre de six: quatre en Afrique, un dans le Pacifique et un dans les Caraïbes.

    Source : Commission Européenne

    Partagez
    Donnez votre avis

    Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0