" Au delà de la joute partisane, il y a les faits et force est de
constater que les gestes posés par le gouvernement libéral depuis cinq
ans en matière énergétique vont, la plupart du temps, dans le sens
contraire des objectifs qu'il s'était lui-même fixés. Chaque chapitre
de cette stratégie comporte son lot d'erreurs qui fait en sorte que le
Québec n'occupe pas la place qui lui reviendrait d'office à titre de
champion mondial des énergies renouvelables ", a déclaré
Sylvain Gaudreault.
LE GOUVERNEMENT A TRAHI SA PROPRE STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE
Selon le député de Jonquière, l'exemple le plus flagrant qui illustre le
non-respect de la stratégie énergétique demeure le dégel du bloc
patrimonial. " Malgré que ce soit écrit noir sur blanc dans la
stratégie énergétique que le gouvernement maintiendra l'avantage
hydroquébécois, le ministre des Finances, Raymond Bachand, s'y est
attaqué directement dans le dernier discours sur le budget. Le
gouvernement libéral a ainsi trahi tant l'esprit que la lettre de sa
propre stratégie ", a fait remarquer Sylvain Gaudreault.
En effet, à la page 22 de la stratégie, on peut lire :
Le gouvernement entend maintenir l'avantage tarifaire dont bénéficient les consommateurs québécois d'électricité - particuliers comme entreprises - et l'utiliser pour renforcer notre structure économique et enrichir notre société. Afin que les consommateurs d'électricité continuent à profiter de leur avantage tarifaire actuel, le gouvernement entend conserver les dispositions législatives en vigueur concernant le " bloc patrimonial ". Les citoyens, entreprises et institutions du Québec continueront ainsi de bénéficier pleinement de l'avantage " hydroquébécois ".
LA COLLECTIVITÉ QUÉBÉCOISE PROFITE PEU DE LA STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE
Alors que la stratégie énergétique devait servir de levier de
développement économique pour les hydroquébécois, les gestes posés
depuis 2004 démontrent que les autorités d'Hydro-Québec, avec la
bénédiction du gouvernement libéral, ont contribué à enrichir les
entreprises privées. " Que ce soit dans le secteur éolien ou dans le
domaine des hydrocarbures avec la cession des droits à l'île
d'Anticosti, il est consternant d'assister à une véritable vente de nos
ressources pour une bouchée de pain ", a dénoncé le porte-parole de
l'opposition officielle.
Ainsi, à la page 88 de la stratégie énergétique, nulle part est-il fait mention que le gouvernement du Québec demande à Hydro-Québec de céder ses droits pour la mise en valeur des hydrocarbures. Au contraire, on peut lire que le gouvernement souhaite un " partenariat ".
" Clairement, les Québécois se sont fait flouer. Hydro-Québec a assumé
le coût des données scientifiques qui aujourd'hui servent les intérêts
d'une entreprise privée. Jamais n'a-t-il été fait mention en 2006 que
le gouvernement demande à Hydro-Québec de céder ses droits pétroliers
sur l'île d'Anticosti. Cette ressource appartient aux Québécois et
Nathalie Normandeau doit dévoiler le détail des ententes secrètes ", a
martelé Sylvain Gaudreault.
OLD HARRY : LA FARCE CONSTITUTIONNELLE SE POURSUIT
Le député souligne d'ailleurs que la stratégie, dévoilée au printemps
2006, prévoyait la signature d'une entente avec le gouvernement fédéral
au 31 décembre 2006. " Quatre ans plus tard, cette entente est dans les
limbes du fédéralisme, malgré une lettre supposément d'envergure et
importante de notre premier ministre en septembre 2008. Pendant qu'on
fait rire de nous à Ottawa, une entreprise privée obtient des permis
pour explorer la structure Old Harry, mais en passant par
Terre-Neuve! ", s'est insurgé M. Gaudreault.
L'ÉNERGIE ÉOLIENNE : UN DÉVELOPPEMENT ANARCHIQUE QUI DESSERT LES
COMMUNAUTÉS LOCALES
Il rappelle que la stratégie promettait d'accorder une plus grande place
aux communautés locales. " Lorsqu'on constate ce qui se passe avec le
développement de l'énergie éolienne, on se désole du fait que le
gouvernement ait échoué en procédant à l'envers, laissant les
promoteurs décider de l'emplacement des projets. Les communautés, dans
bien des cas, ont été placées devant le fait accompli. C'est sans
compter qu'aujourd'hui, on peut se questionner sur les véritables
retombées économiques pour les régions et le Québec quand on apprend
que les parcs éoliens sont rachetés par des compagnies étrangères,
qu'elles soient françaises, américaines ou espagnoles ", a soutenu le
porte-parole.
UNE IMPROVISATION COÛTEUSE
Le député constate qu'une série de gestes posés par le gouvernement au
cours des derniers mois et des dernières années illustrent l'état
d'improvisation libérale dans le domaine énergétique et coûtent
excessivement cher aux Québécois. " Pourquoi doit-on payer 150 millions
de dollars à TransCanada Energy en guise de compensation alors
qu'aucune énergie n'est produite? Pourquoi assiste-t-on à l'abolition
de l'Agence de l'efficacité énergétique alors que l'un des pivots de la
stratégie était justement l'efficacité énergétique? Pourquoi
n'entendons-nous plus parler des terminaux méthaniers? Serait-ce parce
que le besoin n'est plus aussi pressant? Pourquoi avoir annoncé la
reconstruction de la centrale Gentilly-2, dont les travaux vont coûter
une fortune pour à peine 2,4 % de l'énergie québécoise produite et qui
va totalement dans le sens contraire du développement durable? Pourquoi
nuire à l'économie québécoise en précipitant le Québec dans l'aventure
des gaz de schiste alors que le Québec n'y connait rien et que la
population est inquiète et furieuse envers le gouvernement? ", a
illustré le député de Jonquière.
" Partout dans le monde, s'enrichir grâce à ses ressources naturelles, c'est une source de fierté, sauf ici au Québec où Jean Charest et Nathalie Normandeau ont créé le doute et semé l'inquiétude. J'invite Mme Normandeau à mettre de côté les répliques partisanes et à reconnaitre que la stratégie énergétique du Québec actuellement en vigueur a non seulement été un échec, mais constitue un frein important pour que les Québécois soient maîtres de leurs ressources ", a conclu Sylvain Gaudreault.
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