Dimanche après-midi, à Montréal, plus de 5 000 agriculteurs, représentants du secteur agroalimentaire, intervenants de la société civile et consommateurs ont marché pour souligner l’importance de soutenir l’agricutlure locale, pour des raisons économiques, mais aussi environnementales.
Selon l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), instigatrice de la marche, les récentes ententes commerciales entre le Canada et les États-Unis, dont l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) récemment renégocié, pourraient avoir un impact important sur l’environnement à la fois au Québec, au Canada et dans les pays d’où nous importons des aliments.
« Élargir l’accès aux produits importés suppose nécessairement une augmentation du kilométrage alimentaire, alors que plusieurs de ces aliments sont produits chez nous. Parfois à quelques mètres ou kilomètres seulement de l’épicerie », explique Patrice Juneau, conseiller en relations médias de l’UPA.
Cette nouvelle entente permet aussi l’entrée d’aliments produits à l’aide de pesticides, d’insecticides et de fongicides interdits au Canada, souligne M. Juneau, donnant l’exemple des fraises et des framboises des États-Unis et du Mexique qui sont abondantes dans les supermarchés québécois.
« En n’appliquant pas de réciprocité des normes dans les ententes commerciales, le gouvernement canadien tolère (voire encourage) l’utilisation de produits nocifs pour l’environnement ailleurs dans le monde, mais se donne bonne conscience en l’interdisant sur son territoire. Idem pour les pratiques agroenvironnementales demandées aux producteurs de chez nous », précise-t-il.
Pour ce qui est des conséquences économiques, l’UPA rappelle que le gouvernement Trudeau a cédé des parts de marché importantes, plus particulièrement dans le secteur laitier (3,9 % du marché canadien).
En combinant les concessions de l’AEUMC, de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne et du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), on peut d’ailleurs évaluer à plus de 450 M$ (8,4 % du marché) les pertes annuelles permanentes et récurrentes imposées aux producteurs laitiers canadiens.
« Les agriculteurs, les artisans de l’industrie agroalimentaire et les consommateurs du Québec en ont assez des concessions canadiennes dans les ententes commerciales. Ils demandent aussi le respect des normes canadiennes et québécoises pour les produits alimentaires importés. La précarisation de notre garde-manger doit cesser », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau.
(Source : Union des producteurs agricoles)
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