Un mois après le 12 janvier 2010, l'Etat Haïtien se montre encore plus irresponsable et incompétent qu'il l'était avant ce tremblement de terre dévastateur et meurtrier. Avec un bilan de plus de deux cents mille (200,000) morts, environ trois cents mille blessés et près d'un million cinq cents mille (1,500,000) sans-abri, les autorités étatiques tardent à apporter des solutions efficaces aux différents problèmes confrontés par la population haïtienne : logement, nutrition, soins médicaux, éducation, etc. Dans ces conditions, les perspectives ne sont pas très reluisantes pour Haïti.
Prenons l'exemple de la problématique du logement comme étant une question vitale pour les sinistrés et qui n'est que le cadet des soucis de nos dirigeants. Parce que, 30 jours après la catastrophe, pas un mot sur le plan envisagé pour faire face efficacement à ce problème. Car, aujourd'hui encore l'on parle de tentes comme si la population allait élire domicile à travers les rues pour tous le restant de sa vie. Ainsi, le président de la République, René Préval, parle de la nécessité de deux cents mille (200,000) tentes, qui couteraient un peu plus de 60 millions de dollars américains. Pourquoi investir tout cet argent pour des tentes qui ne sont pas vraiment appropriées pour notre situation actuelle? Il est vrai que cela peut aider contre la pluie, mais à Port-au-Prince particulièrement, les choses sont plus compliquées qu'on le croit. Puisque, seulement 30 minutes de pluies suffisent pour que la capitale haïtienne soit envahie par les eaux et des détritus de toutes sortes. Une situation qui sera probablement pire ces jours-ci, vu l'état actuel de la ville.
Il faut être sérieux. Les tentes ne sont pas la solution appropriée à ce stade des choses. On est déjà dans la saison pluvieuse et la période cyclonique est pour bientôt. Il faudrait réfléchir rapidement à la relocalisation de la population, au déblaiement des décombres et à la reconstruction (selon les normes bien sûr) pour que la vie normale puisse reprendre ses droits. Il faut redonner vie et espoir à la société haïtienne. Il faut cesser avec les anciennes pratiques de l'Etat Haïtien, caractérisées entre autres par la corruption, l'étroitesse d'esprit de nos élites, l'irresponsabilité des responsables, l'incompétence et la malhonnêteté de nos dirigeants. C'est le moment du nouveau départ pour la Nouvelle Haïti. C'est peut-être aussi l'occasion de lancer et réaliser la Conférence Nationale Souveraine, une idée chère à l'ancien sénateur Turneb Delpé.
Des commissions gouvernementales ont été formées. Quels sont les résultats à date ? Quelles sont les propositions et les décisions concrètes de ces commissaires depuis leur nomination ?
La communauté internationale se dit mobiliser. Selon quel plan d'action ? Avec quels objectifs ? Quelles sont (ou seront) les retombées positives sur le sort des victimes du 12 janvier ?
Des questions importantes qui méritent des réponses claires si l'on veut vraiment aboutir à des bonnes perspectives d'avenir pour ce pays. L'heure n'est plus au gaspillage ni aux investissements improductifs.
L'avenir doit être planifié aujourd'hui pour éviter que de telle catastrophe puisse paralyser la nation toute entière, comme c'est le cas actuellement. Tous les secteurs de la vie nationale doivent être concernés par cette planification notamment l'Education, l'Aménagement territorial, la Sécurité publique, les Partis politiques, la Jeunesse, les Infrastructures et Energies, la Justice, l'Économie nationale et la Coopération internationale. Il faut enfin prendre les choses en main et procéder à la Construction de ce pays rêvé par nos ancêtres. Ce séisme destructeur peut être utilisé comme une opportunité qu'on doit saisir pour travailler ensemble, dans un esprit imprégné de patriotisme et de bon sens, pour un avenir meilleur en Haïti.
Gérald CASSIS
Jeune Reporteur Médiaterre
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