Des chercheurs financés par l'UE ont conçu un outil innovant pour s'assurer que les objectifs de la recherche et de l'innovation en UE répondent mieux aux difficultés et aux soucis de la société.

Le concept de la RRI désigne l'alignement continu de la recherche et de l'innovation avec les valeurs, les besoins et les attentes de la société. L'UE vise à devenir d'ici 2020 une vraie «Union de l'innovation» avec l'excellence dans les sciences, une industrie revitalisée et compétitive, et une société meilleure et plus forte. La façon dont l'UE appliquera les principes de la RRI est donc essentielle pour atteindre ces objectifs ambitieux.

Le projet RES-AGORA visait un cadre complet de gouvernance de la RRI. Pendant ses trois ans d'activité, il a conduit d'intenses recherches expérimentales. Il s'agissait d'un vaste programme d'études de cas approfondies, d'analyses de la littérature, du suivi de la RRI à l'échelle des pays, et de 5 ateliers visant un large éventail de parties prenantes.

Ces ateliers ont été conduits selon la «méthode de co-construction» du projet, afin d'aider les participants à identifier, à développer et à mettre en œuvre des mesures de la RRI, en fonction de leur contexte et de leurs besoins.

Le résultat a été la création d'un «navigateur de responsabilité», un outil qui facilite les débats, la négociation et l'apprentissage constructif entre diverses parties impliquées dans les activités de recherche et d'innovation (R&I) de l'Europe.

Ce navigateur soutiendra plus spécialement l'identification, le développement et la mise en œuvre de mesures et de procédures capables de transformer la R&I en Europe afin d'institutionnaliser de manière inhérente la responsabilité sociale et éthique.

Dans ce but, l'équipe du projet a conçu 10 principes et exigences de gouvernance, qui soutiennent le navigateur de responsabilité. Ces principes ont alors été illustrés par cinq études de cas fictives, décrivant les situations, les difficultés et les dilemmes possibles en matière de gouvernance.

Les études de cas ont été complétées par des questions qu'il convient de se poser afin d'appliquer des pratiques et des actions compatibles avec les exigences de la RRI.

«Dès le début, nous avons rapidement constaté qu'il existait de nombreux instruments de gouvernance, capables d'encourager des pratiques responsables de recherche et d'innovation», explique le professeur Lindner. «Nous avons donc décidé de les utiliser. Nous avons analysé ces solutions, ce qui nous a permis d'apprendre et de mieux comprendre comment les acteurs et les institutions essayaient déjà de donner un sens de responsabilité à leurs activités de R&I. Nous avons alors pu concevoir et dégager nos Dix principes, et concrétiser le navigateur de responsabilité.»

Le projet RES-AGORA s'achève en janvier 2016, et son équipe estime qu'il est important que les partisans de la RRI comprennent bien quelles sont les structures institutionnelles qui existent déjà pour la R&I, et comment s'appuyer sur elles ou les modifier pour encourager l'institutionnalisation graduelle des principes de la RRI.

Le navigateur de responsabilité, en mettant l'accent sur l'interaction, le partage des meilleures pratiques, et la formation continue, sera un outil essentiel pour soutenir un tel processus.

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Source : CORDIS
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