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Grossesse et pesticides ; attention, danger !



  • Selon une récente étude danoise, les femmes enceintes exposées aux pesticides représentent une cause de perturbation ultérieure du développement des fonctions reproductrices chez les garçons qu'elles portent.


    Une étude danoise, conduite par le professeur Andersen (Institut de Santé Publique, University of Southern Denmark) et ses collègues, a étudié le développement des fonctions reproductrices des garçons de plus de 110 paires mères/fils, selon que les mères avaient travaillé ou non dans des serres pendant leur grossesse. A l’âge de trois mois ont été mesurés la position et le volume des testicules, la longueur du pénis, la position de l’urètre ainsi que la concentration sérique des hormones sexuelles.
    Cette étude montre que les garçons dont les mères travaillent dans des serres où on utilise des pesticides pendant leur grossesse ont un développement des fonctions reproductrices perturbé.

    En effet, la prévalence du « cryptorchidisme » (testicules non descendus) était plus importante chez les garçons des mères exposées aux pesticides dans les serres que chez les garçons des mères non exposées. De plus, les garçons dont les mamans avaient été exposées dans les serres montraient une longueur du pénis inférieure à ceux dont les mères n’avaient pas été exposées. Le volume testiculaire et la concentration sérique en testostérone étaient inférieurs chez ces mêmes garçons.
    Pour les auteurs, ces résultats suggèrent un effet négatif de l’usage professionnel des pesticides par les mères pendant la grossesse sur le développement des fonctions de reproduction chez leurs garçons, malgré les précautions d'utilisation prises.

    Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) appelle le gouvernement à prendre en compte ces résultats pour accélérer la mise en ouvre du plan de réduction de l'usage des pesticides et également pour exclure dans les meilleurs délais les pesticides perturbateurs endocriniens, souvent mis en accusation par les scientifiques pour de tels effets.

    Plan pesticides : le MDRGF réagit
    Entre bonnes nouvelles et fausses avancées, le plan Ecophyto 2018 se met en place laborieusement. Le MDRGF trouve positif un certain nombre de points mais regrette le manque de cohérence globale du gouvernement sur ce dossier Pesticides.
    Pour le retrait des substances les plus préoccupantes, le MDRGF se félicite de l’annonce du retrait du marché de 30 substances actives pesticides,mais tient à apporter quelques précisions :
    - sur ces 30 substances actives, 20 ont déjà été retirées de l’Annexe I de la Directive européenne 91/414, ce qui veut dire qu’elle ont ou vont très bientôt être interdites au niveau européen. Cela limite la portée de la mesure de retrait française.
    - Le MDRGF regrette que pour trois de ces substances (carbendazime, molinate, dinocap) une prolongation d’utilisation ait été maintenue jusqu’au 31/12/2009. C’est un an de plus pendant lequel ces substances très dangereuses vont être utilisées et répandues dans notre environnement.
    - Réduction de 50% des usages de pesticides : sur l’avancement des travaux du plan de réduction de l’utilisation des pesticides, le MDRGF se félicite que le Comité Opérationnel du plan Ecophyto 2018 (COMOP), ait annoncé que, pour évaluer la réduction de l’usage des pesticides, un indicateur prenant en compte les masses divisées par la dose standard d’emploi a été retenu par le COMOP comme l’indicateur de référence, complété par d’autres indicateurs complémentaires. Un simple indicateur basé sur les seules masses employées introduirait en effet un biais en faisant passer une baisse des poids des nouvelles formulations comme une baisse des usages.
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