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Il faut faire plus pour lutter contre la pauvreté des enfants



  • (Résumé des propos de Mme Carol Bellamy, directrice de l'UNICEF)
    Par Kathryn McConnell Rédactrice du « Washington File »

    Une action rapide et décisive des donateurs est nécessaire pour réduire la pauvreté dans laquelle vivent un grand nombre d'enfants dans le monde, affirme Mme Carol Bellamy, directrice générale de l'UNICEF (Agence des Nations unies pour l'enfance).

    Malgré les nombreuses promesses des donateurs d'aider à sortir les enfants de la pauvreté, la majorité des pauvres sont toujours des jeunes, a déclaré Mme Carol Bellamy, le 16 février, à l'occasion de la publication d'un rapport de l'UNICEF intitulé « L'enfance en péril : la situation des
    enfants dans le monde en 2005 ».

    Mme Bellamy a évoqué la situation des enfants lors d'une réunion du World Affairs Council (Conseil des affaires mondiales) à Washington.

    La moitié des pauvres du monde sont des enfants, a affirmé Mme Bellamy. Selon le rapport, des millions d'enfants - dont 10,6 millions sont âgés de moins de cinq ans - meurent chaque année à cause de la pauvreté. « Les enfants sont privés de leur enfance, qui est pourtant une période critique de leur vie », a affirmé Mme Bellamy.

    Selon elle, les donateurs doivent créer de nouveaux indices permettant de mesurer les progrès réalisés par les pays afin d'aider les enfants à survivre à leurs premières années, notamment sur les plans de l'alimentation en eau potable et de l'hygiène, du logement, de la nutrition, des vaccinations et de la scolarisation.

    Plus de 121 millions d'enfants en âge d'aller à l'école primaire n'y sont pas inscrits, précise le rapport.

    Mme Bellamy a précisé que le nombre d'enfants pauvres était en train d'augmenter en Afrique subsaharienne, et même dans certains pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle attribue ce phénomène à la pandémie de VIH/sida et aux conflits civils.

    Le sida a en effet tué de nombreux parents, laissant les enfants seuls pour subvenir à leurs besoins. La maladie fait également des victimes parmi les enfants, notamment les filles. Du fait de relations sexuelles forcées, les femmes et les filles de l'Afrique subsaharienne connaissent un taux d'infection au VIH deux fois supérieur à celui des hommes.

    Les conflits touchent les enfants parce qu'ils ont peur d'aller à l'école, et parce qu'ils ont peur de se faire enrôler dans les armées. Mme Bellamy a également mis en cause l'usage aveugle des mines qui infligent des souffrances horribles aux enfants.

    Une autre cause de la pauvreté des enfants est le travail forcé, notamment la prostitution. Les États-Unis, en tant que membres de l'UNICEF, sont les principaux financiers au monde de programmes visant à éliminer le travail des enfants, a souligné la ministre américaine du travail, Mme Elaine Chao.

    Mme Bellamy a déclaré que les pays donateurs devaient coopérer plus étroitement avec les gouvernements des pays pauvres afin de les aider à créer des conditions où les enfants sont mieux protégés, et de mettre en œuvre des programmes susceptibles d'aider les enfants à rester à l'école, notamment en éliminant les frais scolaires. « Des frais trop élevés sont en effet la principale cause du travail des enfants », a précisé Mme Bellamy.

    Les autres dangers qui menacent les enfants des pays en développement sont les catastrophes naturelles, comme par exemple le récent tsunami qui a dévasté l'Asie du Sud-Est et l'Afrique orientale et qui a fait des ravages parmi les enfants plus faibles que les adultes.

    Toutefois, a précisé Mme Bellamy, les enfants qui ont survécu au tsunami ont été en majorité pris en charge par leur famille élargie et n'ont pas été enlevés, forcés à travailler ou placés pour adoption à l'étranger, comme certains groupes l'avaient craint. De plus, le programme l'enregistrement des enfants mis en œuvre par l'UNICEF dans la région et les interventions des gouvernements locaux ont contribué à minimiser le nombre d'enlèvements d'enfants.

    Elle a affirmé que, fort heureusement, l'« ampleur sans précédent » du tsunami avait été contrée par une générosité sans pareille des pays du monde entier et qu'ainsi, les épidémies qui surviennent souvent après des catastrophes naturelles avaient été évitées.

    Le budget annuel actuel de l'UNICEF, agence qui comprend 158 membres, est de 1,8 milliard de dollars, a précisé Mme Bellamy.

    Source : «Washington File»
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