Les îles Marshall, Etat insulaire de l'archipel de Micronésie dans le nord du Pacifique, ont publié le dimanche 19 juillet dernier leurs engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre en prévision de la conférence de Paris sur le climat. Une contribution avant tout symbolique qui rappelle la vulnérabilité des petits Etats insulaires aux conséquences des dérèglements climatiques et à l'élévation du niveaux des mers.
Les îles Marshall prévoient selon un document officiel transmis à l'AFP, de réduire leurs émissions de CO2 de 32% d'ici à 2025 par rapport au niveau de 2010 et espèrent atteindre une baisse de 45% à l'horizon 2030, pour arriver à un bilan d'émissions neutre d'ici à 2050. Un objectif louable et ambitieux pour lequel ce petit Etat du Pacifique entend développer ses énergies renouvelables solaire, éolienne et thermique et miser davantage sur l'efficacité énergétique.
Des efforts nécessaires bien sûr mais dont la portée est avant tout symbolique. En effet, la contribution à l'accord mondial sur le climat de cet Etat de 68.000 habitants peut paraître anecdotique au regard de ses émissions dans un contexte mondialisé. Selon les données de la Banque mondiale, les îles Marshall seraient responsables du rejet de 103.000 tonnes de dioxyde de carbone en 2010, contre 8,2 milliards de tonnes pour la Chine et 368 millions de tonnes pour l'Australie la même année.
L'objectif des îles Marshall (comme de tous les petites Etats insulaires fortement menacés par le réchauffement climatique) est donc surtout d'attirer l'attention sur leurs conditions environnementales particulières et de rappeler aux principaux pays pollueurs leurs responsabilités vis à vis des populations les plus exposées.
"Notre message est simple: si l'un des pays les plus petits, les plus pauvres et les plus isolés géographiquement peut le faire, alors vous le pouvez aussi", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Tony de Brum, à l'adresse des autres Etats, en particulier les gros émetteurs.
Les 195 Etats parties à la Convention de l'Onu sur les changements climatiques sont invités à publier avant le 31 octobre, un mois avant l'ouverture de la conférence de Paris, leurs engagements nationaux de réduction de CO2. A ce stade 47 l'ont fait, avec des prévisions à horizon 2025 comme les Etats-Unis, ou 2030 comme l'UE, le Japon ou la Chine. Plusieurs pays du Sud ont également officialisé leur contribution comme le Maroc, l'Ethiopie ou le Gabon. Le Gabon doit par ailleurs accueillir prochainement la première conférence internationale des pays du Sud pour le climat organisée à Libreville le 29 août 2015 par la société Richard Attias & Associés. Un événement baptisé "Climate South Initiative", qui tentera de rassembler les nations africaines, asiatiques et sud-américaines autour d'un projet collectif et qui devrait encourager la prise d'engagements par de nombreux pays du Sud restés jusqu'à présent en marge des négociations climatiques.
Pour rappel, la Communauté internationale s'est fixée pour objectif de maintenir le monde sous le seuil de 2°, les scientifiques prévoyant déjà des impacts forts à 1,5°, sur les écosystèmes comme les sociétés. Des impacts qui toucheront de prime abord les petits Etats insulaires et les pays d'Afrique, déjà sensibles aux dérèglements climatiques.
Eric Santini
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