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Partenariat et développement participatif


Dans le cadre du Sommet Africités, une session thématique a été organisée par « Villes et Développement/Afrique » et l’Agence néerlandaise de développement (SNV) ». Cette session était focalisée sur le partenariat et la Participation au développement.

Les exposés du Professeur Jossy Meteru, et de M. Rinus Van Klinken, qui sont respectivement conseiller au Programme de Développement Municipal (PDM), et coordonnateur de « Villes et Développement/Afrique » étaient centrés autour de la problématique de la stratégie de développement pour promouvoir la réduction de la pauvreté, à travers le prisme de la bonne gouvernance et du développement durable en afrique.

D’après ces conférenciers, le partenariat, pour qu’il soit vraiment efficace, doit aller au-delà de la dimension électoraliste, en ce sens que les acteurs étatiques doivent intégrer dans le processus de développement la population conformément aux recommandations de l’Action 21 de l’Agenda 21. En outre, la mise en œuvre d’un processus d’intensification et d’accélération du développement durable par une approche multi-sectorielle canalisera les synergies et sera un trait d’union entre les objectifs de développement des Nations Unies et de l’Agenda 21. Cependant, le partenariat ne devrait pas se focaliser sur les plans directeurs, qui, dans la plupart des cas, ne prennent pas en considération les réalités locales. Une stratégie de développement local doit être élaborée à travers le prisme de la décentralisation poussée, de la diversification des valeurs locales avec pour finalité l’intégration de la population, des petites communautés locales. Ce partenariat qui doit être construit sur le réceptacle de la participation, de la confiance et de la responsabilité mutuelle, constitue un pré-requis pour atteindre les objectifs de développement.

Cependant, un certain nombre de défis interpellent les gouvernements locaux.

1) L’action de ces derniers est fragilisée par la faiblesse du leadership, l’illettrisme, la mauvaise santé des populations, le chômage, et l’absence des débouchés pour écouler les produits agricoles ; toute chose qui constitue un facteur limitant dans l’implication des pauvres dans les programmes des gouvernements locaux.

2) Le deuxième obstacle est d’ordre financier et est essentiellement tributaire de la capacité des administrations locales à générer des fonds. Bien que le gouvernement central contrôle les finances, envoie de l’argent pour financer des projets, il n’en demeure pas moins qu’il en dicte les termes de l’utilisation des fonds alloués, et donne des directives. La formulation d’allocation est toujours inconnue, et cela pénalise les administrations locales à faibles revenus si tant est qu’elles doivent financer les projets à hauteur de 10% de la valeur du projet.

3) Le troisième obstacle est lié à la capacité limitée du personnel local à créer et à mettre en route des stratégies de lutte pour l’éradication durable de la pauvreté. Ce qui favorise la centralisation de la planification des programmes au niveau du district. Par conséquent les petites équipes de travail qui existent sont très souvent débordées par le volume de travail.

Si l’action du développement participatif a été un succès en ce qui concerne la décentralisation administrative dans le processus de la collecte des données pour la lutte contre la pauvreté, il n’en demeure pas moins que l’optimisation et l’impact des résultats pour la réduction de la pauvreté sont tributaires de la façon par laquelle seront acceptés et appréciés les moyens d’allocation des ressources financières, d’où la question de savoir comment définir la problématique de la priorité dans la lutte contre la pauvreté. Est-elle celle du donateur, du gouvernement, des ONG ou alors des pauvres eux-mêmes ?

Oscar Hob
africites
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