Dans une étude à paraître en mars 2012 dans la revue Ecological Applications, une équipe franco-suisse dont font partie des chercheurs du Laboratoire d'écologie alpine (CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble 1/Université de Savoie) et du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/INRIA/VetAgro Sup) ont analysé l'impact des réserves naturelles sur des sangliers mais aussi sur les chasseurs. Il ressort que ces zones refuges attirent le gibier mais aussi, à leur périphérie, les prédateurs humains, ce qui peut rendre ces réserves plus risquées pour les animaux qu'il n'y paraît.
L'existence d'aires protégées est souvent nécessaire pour une gestion durable des populations animales. Ces zones offrent aux animaux la possibilité d'éviter les risques induits par l'homme, tout en permettant à d'éventuels exploitants (chasseurs, pêcheurs) de bénéficier à terme d'un possible " trop plein " de ces réserves. Pour comprendre comment ces zones-refuges modèlent les interactions spatiales entre chasseurs et chassés et comment elles influent sur la mortalité des animaux, les chercheurs ont utilisé le concept de " jeu spatial ", un concept initialement développé pour les systèmes naturels de type prédateur-proie. Dans ce jeu spatial, un prédateur libre de tout mouvement chasse les proies jusque dans leurs habitats préférés, à moins qu'il ne rencontre de fortes contraintes spatiales (dans le cas présent, l'habitat " inaccessible " que constitue la réserve) permettant aux proies de l'éviter. La présence de ces refuges risque néanmoins d'attirer fortement les prédateurs à leur périphérie, ce qui pourrait remettre en question leur intérêt en termes de survie pour les proies.
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