La surface du globe comptait en 2005 plus de 5 000 aires marines protégées. Ces réserves permettent de préserver la biodiversité. Cependant, leur impact sur la pêche reste à démontrer. Le programme Amphore, coordonné par l'IRD et regroupant des laboratoires français et ouest-africains, en dresse un bilan biologique et économique nuancé. Quatre réserves de taille et d'ancienneté variables ont plus particulièrement été étudiées, dont deux en Afrique de l'Ouest : l'une au Sénégal, l'autre en Mauritanie. A l'intérieur de la zone protégée, l'interdiction d'exploitation se traduit par une faible augmentation de la biomasse totale en poissons, avec toutefois une amélioration de la diversité du peuplement. Mais les observations et modélisations effectuées par les chercheurs montrent que la ressource halieutique est renforcée à l'extérieur de l'aire, dans la zone accessible aux pêcheurs. Plus la réserve est étendue, plus les effets sont positifs. Toutefois, la mise en place de vastes surfaces protégées peut être problématique, surtout dans des zones fortement anthropisées, et demande une gestion participative.