L'Inde est le premier pays à avoir fait de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) une obligation légale, exigeant que les entreprises donnent 2 % de leurs bénéfices nets à des « œuvres de charité », ONG ou associations caritatives. Est-ce une réelle avancée ? Sur le plan politique peut-être. Mais certaines entreprises se sont imposées ce type de pratiques de longue date, de façon peut-être plus efficace.
La nouvelle loi RSE est un pavé de 300 pages qui oblige les entreprises à mettre en place un comité RSE en marge du conseil d'administration, et d’allouer 2% des bénéfices nets au cours des trois dernières années à la RSE. Ce versement doit être examiné à la fin de chaque année fiscale par le directeur du comité RSE qui s’assure du respect des engagements. Au-delà, les implications de cette loi restent un peu vagues.
En Inde, la nouvelle loi s'applique aux sociétés suivantes : celles dont la valeur nette atteint 5 milliards de roupies (environ 80 millions $), celles dont le chiffre d’affaire atteint au moins 10 milliards de roupies (160 millions $), ou celles dont le bénéfice net dépasse 50 millions de roupies (soit 830 000 $). Pour schématiser, cela signifie que toute entreprise est concernée à partir du statut d’ETI. Selon l'Economic Times, environ 8 000 entreprises indiennes correspondent à cette définition, ce qui équivaudrait à 2 milliards de dollars de « dons RSE » chaque année.
Les géants de l'entreprise tels que Wipro, Reliance, Tata, ou Airtel disposent déjà de fondations et participent à des activités philanthropiques visant à la réduction de la pauvreté. Mais les critiques avancent que les actions philanthropiques ne sont pas toujours la meilleure façon de faire face aux graves problèmes sociaux de l'Inde. Le défaut de la démarche est de réduire les actions possibles des entreprises dans la société à de simples dons d’argent. Or les entreprises, en Inde comme ailleurs, ont d’autres possibilités.
Le paragraphe ci dessus est un extrait de l'article de Grégoire Moreau, disponible ici
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