D’après l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le parc national de la Garamba, dans la Province Orientale de la République démocratique du Congo, a perdu environ 65 % de ses espèces animales protégées au cours des trois dernières décennies. Le rhinocéros a quasiment disparu alors que la population de girafes, buffles et éléphants a fortement diminué selon l’ICCN.
Les informations fournies le 1er septembre dernier par le conservateur du parc, Christian Amboya, révèlent qu’il n’y a presque plus aucun rhinocéros contre plus de 500 en 1976. De même qu’on ne dénombre plus que 1 800 éléphants sur les 25 000 qui habitaient le parc. Le nombre de girafes est passé de 370 à 22, et il y a actuellement 4 000 têtes de buffles qui étaient pourtant chiffrés à 60 000 à la fin des années 70. Les braconniers convoitent les éléphants pour leur ivoire, ainsi que le rhinocéros pour la poudre de sa corne du rhinocéros prétendue être un aphrodisiaque.
Face à cette criminalité faunique, Christian Amboya a lancé l’alerte : « Nous demandons à la population locale de s’approprier la protection de ce site, dénoncer les braconniers et sensibiliser d’autres membres des communautés pour combattre le braconnage ». Il faut noter l’engagement des chefs coutumiers, de la société civile du territoire de Dungu et de l’église (catholique) à soutenir la lutte contre le braconnage dans le parc de la Garamba. L’abbé Benoît Kinalegu, directeur de la commission diocésaine justice et paix de Dungu-Doruma, a proposé la création d’une organisation professionnelle de lutte contre le braconnage qui devra travailler en collaboration avec le personnel du parc de la Garamba situé au Nord-Est de la RDC, aux confins entre la RDC, le Soudan du Sud, la République Centrafricaine et l’Ouganda.