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Concertation sur les forêts



  • Pourquoi les bailleurs de fonds portent-ils un intérêt soutenu à la gestion des forêts ? Cette question porte quelques sous-entendus exprimés par l’homme de la rue. Ils se résument sous formes de préjugés. Résumé : les exploitants forestiers réalisent des bénéfices exorbitants de leur activité ; leur implication dans l’organisation des séminaires et autres colloques traitant des questions de biodiversité n’est pas innocente ; les populations ne tirent pas des avantages de leur forêt ; la faune et la flore disparaissent à cause de l’exploitation anarchique des produits ligneux et non ligneux. Les clichés véhiculés autour de son exploitation sont battus en brèche par Daniel Ngantou, directeur régional du l’Union mondiale pour la nature (UICN), facilitatrice de l’atelier qui s’est ouvert hier à Douala sur la gestion des écosystèmes des forêts denses et humides d’Afrique centrale (Cefdhac) . " La forêt est un bien universel. Sa destruction au Cameroun, au Congo, au Gabon ou encore au Brésil peut avoir des effets en Norvège ou en Russie. Le gaz carbonique est séquestré dans la forêt. C’est pour cette raison que sa détérioration ne peut laisser personne indifférent ", note-t-il avant de rejoindre, à la salle de conférences d’un hôtel de Douala, les participants venus d’une dizaine de pays d’Afrique Centrale et des Grands Lacs.

    En ouvrant cet atelier, le secrétaire général de la province du Littoral, le Dr Ngali Ngom Irénée qui représentait le gouverneur empêché, a souligné les enjeux de ce séminaire de trois jours. Il a relevé l’importance du Bassin du Congo -dont fait partie le Cameroun -dans la hiérarchie des plus grands bassins forestiers. Le Bassin du Congo fait partie des deux grandes poches de forêt dans le monde avec l’Amazonie. Il couvre 210 millions d’hectares et renferme 10.000 espèces végétales. Nul besoin de dire qu’il constitue un bien précieux à la fois pour les populations qui y trouvent une source d’alimentation, pour les Etats qui perçoivent les impôts générés par l’exploitation forestière. Le programme de l’atelier n’a malheureusement pas prévu une descente des séminaristes au Port de Douala, question pour eux d’apprécier l’importance du bois dans l’économie camerounaise. En dernier lieu, la forêt représente aussi un bien pour certaines industries du Nord. Conséquence : tout le monde trouve son compte dans la forêt et personne n’a intérêt à ce qu’elle disparaisse. Pendant trois jours, les participants qui viennent du Burundi, du Congo, de la RDC, de la Guinée Equatoriale, du Rwanda, de Sao Tome et Principe, de la RCA, du Tchad et du Cameroun s’attèlleront à redéfinir les thèmes porteurs, les axes stratégiques d’intervention et les responsabilités de chaque acteur. Une vingtaine de partenaires nationaux et internationaux soutiennent l’atelier de Douala. La forêt fait décidément courir beaucoup de monde.

    Source : Cameroon Tribune
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