La capitale de la république du Congo a abrité le 28 août dernier, une réunion d’échange sur le thème « La lutte concertée contre le crime sur la faune et la flore en Afrique ». L’évènement a regroupé les administrations engagées dans la lutte contre l’exploitation illégale du bois et le commerce illicite de la faune sauvage. Notamment les éco-gardes, la police, la justice, la gendarmerie, la douane et la marine. Le prétexte de ces assises était clair : d’après les rapports et statistiques publiés ces deux dernières décennies par les organisations internationales, Agences du système des Nations unies ainsi que les médias, les crimes sur la faune et la flore causent de nombreux dégâts à travers le monde. Ces cinq dernières années, l'Équipe spéciale de l'Accord de Lusaka a enregistré 90 cas de saisies importantes, dont 74 ivoires d’éléphants et 82 cornes de rhinocéros. En outre, les derniers rapports du programme de suivi des abattages illégaux d’éléphants ont révélé que 17000 éléphants auraient été abattus en 2011, 15000 en 2012 et 14000 en 2013, sur le continent africain. Des chiffres qui ont fait dire au directeur de l’équipe spéciale de l’Accord de Lusaka, Bonaventure Ebayi, que « La complexité actuelle du braconnage notamment d’espèces protégées comme l’éléphant, le rhinocéros, le gorille, le chimpanzé ainsi que le trafic de leurs spécimens et produits, restent un défi majeur auquel nous sommes tous confrontés ».
Il a été donc question pour les pays membres de l’Accord de Lusaka, de préciser, structurer, planifier et définir le mode d’exécution des domaines d’action prioritaires. Les questions relatives au respect des mandats des institutions et des personnes habilités en la matière, de la coopération bilatérale et de la collaboration inter-service et intersectorielle ont été également abordées. De l’avis du directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière et du développement durable, Michel Elenga, « Chaque État dispose d’un arsenal juridique et institutionnel qui garantit la conservation des ressources naturelles. Le problème qui se pose à ce jour, se trouve à deux niveaux. Le premier est rattaché à l’insuffisance des moyens techniques et financiers, le second concerne par contre le degré de conscience et de considération que chacun de nous accorde aux questions de conservation de la nature ». En vue d’éveiller les consciences des parties prenantes de l’Accord de Lusaka, il a été annoncé que la lutte contre le trafic des produits de la diversité biologique sera au centre d’une conférence internationale sur la problématique qui sera organisée l’année prochaine au Congo.
L’accord de Lusaka a été adopté en 1999. C’est un partenariat multilatéral signé en Zambie au terme d’une conférence ministérielle tenue sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Il vise l’exécution par les parties prenantes, des activités susceptibles de réduire et éliminer le commerce illicite de la faune sauvage en Afrique. L’Accord compte à ce jour, neuf pays membres, dont le Congo.